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Washington a averti jeudi le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo qu'il pourrait faire l'objet de sanctions

Des sanctions qui pourraient intervenir s'il continue à faire le "mauvais choix" en s'accrochant à la présidence de la Côte d'Ivoire.Le Conseil de sécurité a annoncé mercredi soir son soutien à Alassane Ouattara comme président élu ivoirien
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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La Maison blanche à Washington (archives) (AFP - Joyce Naltchayan)

Des sanctions qui pourraient intervenir s'il continue à faire le "mauvais choix" en s'accrochant à la présidence de la Côte d'Ivoire.

Le Conseil de sécurité a annoncé mercredi soir son soutien à Alassane Ouattara comme président élu ivoirien

La déclaration a été finalisée après d'âpres discussions en raison de réticences de la Russie.

Dans un avertissement clair au président sortant Laurent Gbagbo, qui se maintient au pouvoir malgré sa défaite annoncée, "les membres du Conseil de sécurité condamnent dans les termes les plus forts possibles tout effort de renverser la volonté du peuple".

Les quinze pays du Conseil de sécurité ont en outre brandi la menace de sanctions contre quiconque menacerait le processus de paix en Côte d 'Ivoire.

Depuis vendredi, la Russie bloquait l'adoption d'un texte conjoint des quinze pays du Conseil de sécurité en dépit du soutien affiché à Alassane Ouattara comme président élu par l'Union africaine, l'Organisation régionale ouest-africaine (Cedeao), les Etats-Unis, l'Union européenne et le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon.

Le Conseil a ajouté mercredi soir que toutes les parties en présence devaient "respecter" les résultats officiels du scrutin du 28 novembre pour lequel Alassane Ouattara a été déclaré vainqueur. "Les membres du Conseil de sécurité réitèrent que celui-ci est prêt à imposer des mesures ciblées contre les personnes qui essayent de menacer le processus de paix ou de faire obstruction au travail" de la mission de l'ONU dans le pays, souligne la déclaration.

En France, la numéro un de la diplomatie Michèle Alliot-Marie a salué jeudi matin la "pression" internationale contre Laurent Gbagbo, mais a estimé que l'on n'en était pas encore "au niveau" d'imposer des sanctions à la Côte d'Ivoire. Nicolas Sarkozy s'est félicité pour sa part de la déclaration du conseil de sécurité et remercie le président russe Dmitri Medvedev pour "l'aide apportée par la Russie à cette prise de position importante", a indiqué l'Elysée.

L'Union africaine a estimé mercredi que le président sortant Laurent Gbagbo "doit se retirer" pour "respecter la volonté du peuple". Le leader de l'opposition Alassane Ouattara "est le vainqueur de l'élection", a ajouté le Malawite Bingu Wa Mutharika. Il faut "éviter un bain de sang" après la présidentielle, a-t-il ajouté.

Selon Amnesty International, au moins 20 personnes ont été tuées par balles depuis le second tour de la présidentielle.

Laurent Gbabo a formé mardi un gouvernement de combat pour mettre en échec son rival. Il a placé des fidèles à des postes stratégiques comme Alcide Djédjé, puissant conseiller et ambassadeur aux Nations unies, propulsé ministre des Affaires étrangères.

De son côté, le Premier ministre d'Alassane Ouattara, Guillaume Soro, a déclaré que son camp voulait "rendre effectif" son pouvoir, en misant sur une prise de contrôle des finances publiques dans les prochains jours."Nous sommes face à une situation de coup d'Etat", a accusé Guillaume Soro. "Nous n'en sommes pas encore à la phase de la force", a-t-il répété, sans exclure cette option si Laurent Gbagbo ne voulait pas "quitter le pouvoir".

Pour l'instant, Abidjan semblait s'accommoder de cette situation mercredi. Depuis le Plateau, repaire des cols blancs, jusqu'à la turbulente commune de Treichville, les rues étaient presque aussi animées qu'à l'ordinaire.

Alors qu'Alassane Ouattara a été donné vainqueur par la Commission électorale indépendante avec 54,1% des suffrages, le Conseil constitutionnel, acquis à Laurent Gbagbo, a invalidé ces résultats. Il proclamé la victoire du président sortant avec 51,45%. Les deux hommes se sont proclamés vainqueurs et ont prêté serment.

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