Washington a accepté mardi de verser 1,4 milliard de dollars aux Amérindiens pour compenser leurs ancêtres
L'accord, qui doit encore passer devant le Congrès, mettra un terme à une plainte en 1996, qui a donné lieu à sept procès et pas moins de 192 jours de discussions devant les tribunaux.
Les plaignants accusent les autorités fédérales d'avoir mal géré "des hectares de terres et des millions de dollars dont elles assurent la gestion".
Les autorités vont créer un fonds de deux milliards de dollars pour racheter sur la base du volontariat les titres de propriété qui ont été "fractionnés" au fil du temps depuis la loi Dawes de 1887. Cette loi a eu pour effet la division d'une partie des terres tribales en petites parcelles allouées aux Indiens et gérées en leur nom par l'Etat. Les terres rachetées seront restituées aux tribus.
Selon l'accord, 60 millions de dollars seront également consacrés à des bourses scolaires pour les étudiants amérindiens. Le président américain Barack Obama a aussitôt salué la conclusion de cet accord. "Avec cette annonce, nous faisons un pas important vers une réconciliation sincère entre les bénéficiaires des fonds et le gouvernement fédéral et jetons les bases d'une meilleure gestion des fonds liés aux biens des Indiens d'Amérique", a dit le président.
Le contexte
Les autorités fédérales gèrent plus de 200.000 km2 de terres tribales et des fonds évalués à 3,5 milliards de dollars. Le pays compte 4,5 millions d'Indiens (2 millions si l'on excepte les métissages), soit 1,5% de la population, issus de 564 tribus.
Un Indien sur quatre vit dans la pauvreté. Dans certaines réserves, le taux de chômage atteint 80% et 14% des logements y sont sans électricité.
L'espérance de vie des Indiens est en outre de 4,6 ans plus courte (72,3 ans) que celle d'un Américain moyen tandis que l'alcoolisme tue six fois parmi eux que parmi le reste de la population.
Quant aux suicides, ils touchent 18 individus sur 100.000 parmi les Indiens contre 11 en moyenne aux Etats-Unis.
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