Cet article date de plus de dix ans.

Visa pour l’image : dix reportages présentés à l’édition 2014

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Comme tous les ans à Visa pour l’image, de nombreuses manifestations, projections, rencontres et expositions (28 cette année) rythmeront, du 30 août au 14 septembre, la 26e édition du célèbre festival de Perpignan. Centrafrique, Ukraine, Inde ou Mongolie… Visa nous emmène aux quatre coins du monde, là où les événements et les conflits redessinent l’avenir du monde.

Mais le photojournalisme est un métier dangereux. Chris Hondros, Anja Niedringhaus, Camille Lepage, morts sur le terrain dans l’exercice de leur fonction (Visa leur rendra hommage dans cette édition 2014), nous le rappellent. Au risque du métier s’ajoute la difficulté d’en vivre. Comme le disait un photographe énervé, aujourd’hui «mes photos valent moins qu’un préservatif»…
 
Pourtant, le public veut savoir et voir ce qui se passe là bas…Chaque année, il est plus nombreux à se rendre à Visa (230.000 visiteurs en 2013) et les étudiants s’inscrivent de plus en plus dans les écoles de photojournalistes.
 
Pour vous permettre de découvrir leur travail, Géopolis vous propose, en vingt photos, les reportages de dix de ces professionnels.
 

Depuis leur prise de pouvoir en mars 2013, les milices musulmanes de la Séléka ont été responsables de violations massives des droits de l'homme. Ils ont massacré, violé, torturé, exécuté, et incendié des centaines de villages. Près d'un cinquième de la population a dû fuir et vit dans des conditions désastreuses dans des camps de déplacés ou dans la brousse. En septembre, les milices anti-balaka (principalement chrétiennes) ont commencé à exercer des représailles contre la communauté musulmane. Cette photo utilisée pour l'affiche de l'édition 2014 du festival est tirée d'un reportage de l'un des premiers reporters-photographes présent sur place en Centrafrique au début du conflit. VOIR LE REPORTAGE
 
 ( Pierre Terdjman)
Le photographe a couvert de nombreux conflits au Kenya, en Géorgie, en Afghanistan... Il a également suivi les printemps arabes en Tunisie, en Egypte et en Libye. Ses travaux sont publiés dans de nombreuses revues comme le New York Times, Newsweek ou Paris Match. Pierre Terdjman parle de la photojournaliste Camille Lepage assassinée en République centrafricaine, le 12 mai 2014.  ( Pierre Terdjman)
Craignant les atrocités perpétrées par les milices chrétiennes anti-balaka, les musulmans ont fui vers des villes du Nord-Ouest comme Bossangoa et Bouca, localités majoritairement musulmanes de longue date. Des quelque 100 000 musulmans qui vivaient à Bangui, il en reste à peine un millier, le reste ayant fui vers les pays voisins. VOIR LE REPORTAGE

  (Michaël Zumstein / Agence VU pour Le Monde http://www.agencevu.com/photographers/photographer.php?id=251)
Dès septembre 2013, Michaël Zumstein, photoreporter franco-suisse, suit la guerre civile qui déchire la République centrafricaine suite à la chute du président François Bozizé. Si les violences se déchaînent d’abord contre les civils chrétiens, elle se retourne ensuite contre la population musulmane. «Je n'ai jamais vu tant de haine et de violence», déclare le photographe. Retrouver l’entretien qu’il a donné en février 2014 au site Swissinfo lors de son passage en Europe. (Michaël Zumstein / Agence VU pour Le Monde http://www.agencevu.com/photographers/photographer.php?id=251)
Face au manque de soutien international, les forces africaines de la MISCA et l’armée française peinent à contenir les massacres et le nettoyage ethnique. Le pays compte près d’un million de déplacés, soit un quart de sa population, auxquels il faut apporter nourriture et soins dans des conditions de sécurité déplorables. VOIR LE REPORTAGE
 
 ( William DANIELS / Panos Pictures (http://bit.ly/1n1ulak))
Le photo-reporter, qui s'est rendu dans plusieurs camps de réfugiés de la capitale Bangui,  témoigne de la crise humanitaire qui sévit en Centrafrique, et montre la violence que subisse patients et personnels de santé qui travaillent dans ce pays. Le «Visa d'Or humanitaire du Comité International de la Croix-Rouge» lui a été attribué par le jury de la quatrième édition de ce prix de photojournalisme en juin 2014. Créé en 2011 dans le cadre du Festival Visa pour l'image, le «Visa d'Or humanitaire du CICR» récompense un reportage qui montre les difficultés et les risques qu’il y à apporter des soins de santé dans des zones de conflit.
 
 ( William DANIELS / Panos Pictures (http://bit.ly/1n1ulak))
Ces récits d’une terre meurtrie nous invitent à réfléchir sur l’industrie agroalimentaire. Une industrie si tentaculaire qu’elle lie les petits producteurs d’Amérique latine ou certaines tribus d’Afrique aux grandes entreprises et consommateurs des pays développés. Cette activité est-elle la solution au problème de la faim dans le monde ou bien est-elle en train d’empoisonner la planète, et ceux et celles qui la peuplent ? VOIR LE REPORTAGE
 
 ( Alvaro YBARRA ZAVALA / Reportage by Getty Images http://www.reportagebygettyimages.com/alvaro-ybarra-zavala/)
Au cours des deux dernières années, Alvaro Ybarra Zavala s’est immergé au plus près des activités de l’industrie agroalimentaire en Amérique latine, et plus particulièrement en Argentine et au Brésil, deux des plus grands greniers à blé de la planète. Reporter pour VU, Alvaro Ybarra Zavala a rejoint en 2009 le staff de «Reportage by Getty Images». En 2011, le photographe parlait de son travail sur l’actualité chaude (Congo, Rwanda, Amérique du Sud, Proche-Orient…) mais également de ses projets sur le long terme et de son reportage «Colombie, l’éternel déchirement», exposé à Visa en 2011. ( Alvaro YBARRA ZAVALA / Reportage by Getty Images http://www.reportagebygettyimages.com/alvaro-ybarra-zavala/)
En 1993, l’Inde entame la construction d’un mur de séparation de 3.200 km avec son voisin bangladais. Pour justifier l’érection de ce mur, Delhi invoque la protection contre l’infiltration de terroristes islamistes, l’immigration bangladaise et le trafic de drogue. Le nombre d’arrestations, de victimes d’actes de torture et de morts, en fait l’une des frontières les plus dangereuses au monde. La quasi-totalité de ces victimes sont des Bangladais qui cherchent à passer illégalement en Inde pour des raisons à la fois économiques, familiales et sanitaires. Depuis des années, des ONG dénoncent ce «mur de la honte» où les arrestations, les tortures et les exécutions commises par les militaires indiens restent impunis. VOIR LE REPORTAGE
 
 ( Gaël Turine / Agence VU http://www.agencevu.com/photographers/photographer.php?id=234)
Avec ce reportage, Gaël Turine a remporté en 2013 le Prix spécial du meilleur reportage photo décerné par l’Agence française de développement. Le photographe belge, qui est membre de l’agence VU, travaille aussi avec des ONG comme Médecins sans Frontières ou Handicap International. Le livre, «Le Mur et la Peur» (Editions Photo Poche Société/Centre National De La Photographie), paraîtra le 27 août 2014. Gaël Turine parle de son travail ( Gaël Turine / Agence VU http://www.agencevu.com/photographers/photographer.php?id=234)
Vista Hermosa est l’une des prisons les plus connues du Venezuela. Dans ce pays gangrené par la violence, les prisons comptent de plus en plus de détenus et les accrochages avec les surveillants sont désormais fréquents. Face à l’inaction des autorités, la situation s’est gravement détériorée. À l’extérieur de l’enceinte, les patrouilles de la Garde nationale. A l’intérieur, des détenus qui vivent et meurent dans ce monde à part qu’ils ont créé. VOIR LE REPORTAGE ( Sebastian LISTE / NOOR pour Time Magazine et Fotopres Grant http://noorimages.com/photographer/liste/)
Le photographe travaille principalement au Brésil. En 2012, il remporte le Prix de la Ville de Perpignan Rémi Ochlik pour son reportage sur une communauté de marginaux vivant depuis 2003 dans une ancienne chocolaterie abandonnée, au sud de Salvador. ( Sebastian LISTE / NOOR pour Time Magazine et Fotopres Grant   http://noorimages.com/photographer/liste/)
La Mongolie n’est pas cette terre bénie des dieux décrite par certains médias occidentaux, une terre promise pour quiconque voudrait y chercher fortune. Au contraire. L’exploitation intensive des grandes richesses du sous-sol contribue fortement à l’augmentation exponentielle des inégalités sociales et entraîne de graves conséquences environnementales et sanitaires dont les premières victimes sont les Mongols eux-mêmes. Les maladies liées à la pollution de l’air, de l’eau et des sols ainsi qu’à la pauvreté prolifèrent à un rythme effréné. Les autorités nient cette évolution. Elles s’acharnent au contraire à donner une image lissée et paradisiaque de leur pays pour attirer toujours plus d’investisseurs étrangers. VOIR LE REPORTAGE
 
 

 ( Olivier LABAN-MATTEI / The Mongolian Project / MYOP   http://www.myop.fr/fr/photographe/olivier-laban-mattei)
Olivier Laban-Mattei est un reporter-photographe français. Après dix années passées à l'AFP à couvrir l'actualité mondiale (guerres en Irak, Gaza, Géorgie, Libye, révolution en Tunisie, insurrection en Iran, tremblement de terre à Haïti, cyclone en Birmanie), il s'engage dans une carrière de photographe indépendant afin de se consacrer à des projets au long cours, comme «The Mongolian Project». En 2011, pour la troisième année consécutive, il est récompensé par le World Press Photo. Il intègre l'agence MYOP en 2013. Il collabore également régulièrement avec le Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU sur le thème des camps de réfugiés à travers le monde. (   Olivier LABAN-MATTEI / The Mongolian Project / MYOP   http://www.myop.fr/fr/photographe/olivier-laban-mattei)
Tout a commencé par quelques tweets appelant à manifester sur la place Maïdan à Kiev. Des étudiants voulaient exprimer leur colère à la suite du refus du président Ianoukovitch de signer un accord d’association avec l’UE pour lui préférer l’Union eurasienne de Poutine. Cela s’est transformé en révolution avec la fuite du président corrompu. Puis la Russie a annexé la Crimée. Et désormais, c’est l’Ukraine qui se décompose. VOIR LES REPORTAGES
 (Guillaume HERBAUT / Institute   http://www.guillaume-herbaut.com/en/oeil-public/)
Membre fondateur en 1995 du collectif de photographes l'Œil Public. Que ce soit sur l'extrême droite en France, l'embrigadement des enfants soldats en Biélorussie ou encore les habitants de Tchernobyl, ses reportages ont remportés de vifs succès dans de nombreux pays. Il a gagné plusieurs prix comme le Prix Kodak de la Critique (2001), le Prix Fuji du livre (2002), le Prix Lucien Hervé (2004) ou le Prix Niepce (2011). Le photographe explique pourquoi il a couvert le conflit en Ukraine ( Guillaume HERBAUT / Institute   http://www.guillaume-herbaut.com/en/oeil-public/)
Le 21 novembre 2013, le président ukrainien annonce qu’il ne signera pas l’accord d’association avec l’Union européenne. Les pro-européens décident alors de manifester pacifiquement : Euromaïdan est né. Mais ce mouvement change de ton lorsque, face à la répression meurtrière des manifestations, des milliers d’Ukrainiens descendent occuper la place principale de Kiev pour réclamer le respect de leurs droits et le départ de l’élite au pouvoir. Sur la place de l’Indépendance (Maïdan Nézalejnosti) s’engage alors une violente épreuve de force... VOIR LE REPORTAGE (Maxim Dondyuk  )
Depuis 2007, le photo-reporter ukrainien est publié dans de nombreux magazines internationaux  (Time , Der Spiegel, Paris Match, Rolling Stone, Libération, Polka,...).  Ses reportages, comme ceux sur la célébration du Nouvel An juif à Ouman (le plus grand centre de pèlerinage juif en dehors d'Israël) en Ukraine, la tuberculose en Ukraine ou un camp patriotique militaire pour enfants en Crimée, lui ont valu la reconnaissance de ses pairs. Le 25 juin 2014, il remporte le Prix de la Ville de Perpignan Rémi Ochlik pour son reportage sur les événements de la place Maïdan à Kiev. ( Maxim Dondyuk )
En Birmanie, depuis juin 2012, les Rohingyas sont victimes d’exactions meurtrières perpétrées par les populations locales sous l’œil complice du pouvoir en place. Cette minorité musulmane, déclarée apatride par les autorités birmanes depuis 1982, est selon l’ONU l’une des plus persécutées de la planète. Bruno Amsellem s’est rendu dans ces camps, où la présence d’étrangers et de travailleurs humanitaires est sévèrement restreinte par les autorités. VOIR LE REPORTAGE
 
 ( Bruno AMSELLEM / Signatures http://www.signatures-photographies.com/vitrine/fr/accueil)
Ce n'est pas la première fois qu'un reportage du photographe est exposé à Visa. En 2006 «Les enfants du Noma», et en 2012 «Zabbalines, les chiffonniers du Caire», y avaient déjà été présentés. Photographe de presse depuis 1997, il est membre de «Signatures, une maison de photographes», une structure à mi-chemin entre l’agence et le collectif. Ses nombreux reportages, réalisés aux quatre coins du monde, font l'objet de parutions régulières dans la presse et les magazines. ( Bruno AMSELLEM / Signatures http://www.signatures-photographies.com/vitrine/fr/accueil)

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.