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Virage diplomatique pour la Turquie sur le dossier syrien

Pour la première fois depuis le début de la guerre, Ankara admet que le président Bachar el-Assad est "un acteur" qu'il faut reconnaître en Syrie, du moins si l'on se fie aux paroles du Premier ministre Binali Yildirim. Un changement de ton qui n'est sûrement pas étranger au réchauffement entre la Turquie et Moscou.
Article rédigé par Alexandre Billette
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Le Premier ministre turc Binali Yildirim © REUTERS/Umit Bektas)

Pas question pour Ankara de se réconcilier avec Bachar el-Assad bien-sûr, mais le Premier ministre turc Binali Yildirim reconnaît – et c'est la première fois depuis des années – que le président syrien est "l'un des acteurs aujourd'hui" qu'il faut prendre en considération, avec une formule alambiquée : il est possible "de parler" avec Assad pour évoquer "la transition" en Syrie, mais "en ce qui concerne la Turquie cela est hors de question".

Bref, un numéro d'équilibriste mené ce matin par Binali Yildirim, qui n'est sûrement pas étranger au rapprochement avec Moscou, grand allié du régime syrien. Le Premier ministre qui a salué au passage les premières frappes des forces syriennes contre des positions kurdes ces derniers jours. Comme un échange de bons procédés, Ankara lâche du lest sur le président syrien, qui en retour bombarde pour la première fois depuis le début de la guerre les ennemis du pouvoir turc.

A noter également que le Premier ministre turc a adopté un ton plus conciliant envers Washington. Les Américains qui sont "un partenaire stratégique, pas un ennemi", malgré la présence aux Etats-Unis du cerveau présumé du coup d'Etat raté du 15 juillet, l'imam Fethullah Gülen.

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