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Venezuela : l'élection de Maduro, une bonne nouvelle pour la F1

Le pays verse chaque année, par le biais de plusieurs sociétés, 50 millions d'euros à l'équipe Williams.

Article rédigé par Pierre Godon
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
L'ancien président du Venezuela, Hugo Chavez (D), félicite le pilote de F1 Pastor Maldonado, le 14 janvier 2011 à Caracas (Venezuela).  (CARLOS GARCIA RAWLINS / REUTERS)

Tous les pilotes de formule 1 évitent de parler politique ou de s'afficher avec un parti. Tous... sauf Pastor Maldonado, le pilote Williams, qui ne cache pas son admiration pour Hugo Chavez. Ami personnel du "Presidente", il a eu l'honneur de porter son cercueil à ses funérailles, en mars dernier à Caracas (Venezuela). Pour l'unique pilote vénézuélien du plateau, l'élection présidentielle dans le pays, dimanche 14 avril, était capitale : sa place en F1 semble sauvée grâce à l'élection - contestée - de Nicolas Maduro. 

Un pilote à 50 millions d'euros par an

Pastor Maldonado doit sa place en F1 à son talent, mais aussi à son carnet d'adresses. Le pilote a été choisi par Hugo Chavez pour en faire un vecteur de communication du pays. La compagnie pétrolière nationalisée, la PDVSA, verse 35 millions d'euros chaque année à l'équipe Williams à condition que Maldonado ait une voiture dans l'écurie. Pour faire bonne mesure, un opérateur téléphonique vénézuélien et l'office du tourisme local ajoutent leur écot, permettant à Maldonado de trouver une équipe sans difficulté. Les pilotes payants sont légion en F1, mais les pilotes qui rapportent 50 millions d'euros à leur équipe sont beaucoup plus rares. Même le Mexicain Sergio Pérez, parrainé par l'homme le plus riche du monde, Carlos Slim, ne peut lutter.

"Avant, les gens ne connaissaient le Venezuela que pour son pétrole et ses filles, se justifie Pastor Maldonado, cité par Sky Sports (en anglais). Maintenant, ça a changé : nous avons les meilleurs joueurs de base-ball au monde, une bonne équipe de foot et un pilote en F1." Dans une autre interview à Reuters, il ajoute : "Le sport ne doit pas être tenu éloigné de la politique, au contraire, il doit être soutenu, comme au Venezuela."

Le pilote vénézuélien Pastor Maldonado porte les couleurs de son pays même à l'arrière de sa monoplace, ici à New Delhi (Inde), le 28 octobre 2012.  (REUTERS)

"Peu importe la couleur politique"

L'annonce de la mort de Chavez a causé une onde de choc dans les paddocks. L'écurie Williams a aussitôt envoyé ses condoléances et a tenu à rappeler que le contrat passé avec PDVSA, que Chavez avait signé personnellement, était "étanche". Le programme de Nicolas Maduro ne prévoit pas de privatisation de la compagnie PDVSA, qui le lui a bien rendu : ses salariés ont été mobilisés pour faire campagne en sa faveur, relève le Financial Times (en anglais). Mais s'il ne prévoit pas de réaffecter l'argent à la construction de routes et d'écoles, comme l'opposition, celui qui est devenu président dimanche 14 avril ne s'est pas clairement exprimé sur l'avenir de ce qui constitue une subvention à un pilote de F1.

Prudent, Pastor Maldonado a tenu à soigner sa popularité en évitant soigneusement de se mouiller lors de la campagne. Sur son compte Twitter, aucune démonstration de joie. Au contraire, des appels à l'unité nationale : "zéro haine entre nous, amour et respect pour tous" ou encore "peu importe la couleur politique, nous sommes le Venezuela, et ce n'est qu'ensemble que nous atteindrons nos objectifs".  

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