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"Coup d'Etat" au Venezuela : trois questions sur la crise que traverse le pays

Le régime présidentialiste vénézuélien concentre ainsi tous les pouvoirs : exécutif, armée, justice et législatif.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Temps de lecture : 4min
Des opposants à Nicolas Maduro manifestent, à Caracas (Venezuela), le 31 mars 2017. (CARLOS GARCIA RAWLINS / REUTERS)

Le Venezuela s'est attiré les foudres de la communauté internationale. Plusieurs pays dénoncent un "coup d'Etat", vendredi 31 mars, après que la Cour suprême, réputée proche du président Nicolas Maduro, s'est octroyée les pouvoirs du Parlement, contrôlé par l'opposition. Des accusations que le gouvernement vénézuélien a rejetées.

"Il est faux de dire qu'un coup d'Etat a eu lieu au Venezuela. Au contraire, ses institutions ont adopté des correctifs légaux pour mettre un terme à l'attitude putschiste des parlementaires de l'opposition", s'est défendu le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Quelle est l'origine de la crise que traverse le pays ? Franceinfo fait le point sur la situation.

Quelle est l'origine de cette crise ?

Dans la nuit de mercredi 29 à jeudi 30 mars, la Cour suprême vénézuélienne s'est octroyée les pouvoirs du Parlement, dont celui d'édicter les lois. Le régime présidentialiste vénézuélien concentre ainsi tous les pouvoirs : exécutif, armée, justice et législatif. Et ce, alors que l'opposition antichaviste a remporté les législatives, fin 2015, pour la première fois en 17 ans.

Depuis plusieurs mois, l'opposition appelle à l'organisation d'une élection présidentielle anticipée, avant celle prévue en décembre 2018. L'objectif ? Pousser Nicolas Maduro vers la sortie, affaibli par la grave économique que traverse le Venezuela en raison de la chute des prix du pétrole, l'unique richesse du pays.

"Nicolas Maduro vient de commettre un coup d'Etat", il a "retiré le pouvoir au peuple", a lancé jeudi le président du Parlement vénézuélien, Julio Borges, en appelant l'armée à sortir du "silence" face à la rupture de l'ordre constitutionnel.

Comment réagit-on dans le pays ?

Désormais privée du pouvoir législatif, il ne reste plus à l'opposition que la pression de la rue. Elle a donc appelé à des manifestations pour dénoncer ce "coup d'Etat" de Nicolas Maduro. "Une dictature règne ! Le moment est venu de crier à l'aide de la communauté internationale", a lancé Henrique Capriles, l'un des principaux opposants vénézuéliens.

L'opposant Leopoldo López, condamné à 14 années de prison, a quant à lui demandé sur Twitter aux Vénézuéliens de descendre "dans la rue pour dénoncer la dictature et sauver la démocratie" :

Jeudi 30 mars, les manifestations commençaient déjà. Des opposants ont notamment bloqué une grande artère de Caracas, la capitale. "Aujourd'hui, au Venezuela, nous nous sommes réveillés en bloquant les rues", a déclaré l'élu d'opposition Miguel Pizarro, au milieu de la foule.

Et du côté de la communauté internationale ?

De l'Union européenne aux Etats-Unis, en passant par le Canada, le Brésil, l'Argentine, la Colombie, le Chili, le Guatemala, le Panama, le Pérou ou le Mexique, tous ont condamné la "rupture de l'ordre constitutionnel" ou le "coup d'Etat" au Venezuela. Plusieurs pays ont également rappelé leur ambassadeur à Caracas : la Colombie, le Pérou et le Chili. 

"Sans séparation des pouvoirs, la démocratie est brisée", a averti le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy. Un porte-parole du département d'Etat américain a quant à lui dénoncé un "grave recul pour la démocratie" au Venezuela.

Des accusations que le gouvernement vénézuélien a réfutées. Le ministère des Affaires étrangères a qualifié la série de condamnations venues de l'étranger de "torrent des gouvernements de la droite intolérante et pro-impérialiste (...) dirigée par le département d'Etat et les centres de pouvoir américains".

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