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Cette photo d'un manifestant vénézuélien enveloppé par les flammes remporte le premier prix au World Press Photo 2018

Elle a été prise en mai 2017, par le photographe de l'AFP Ronaldo Schemidt, pendant des émeutes à Caracas.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un manifestant vénézuélien enflammé dans des affrontements avec la police, à Caracas (Venezuela), le 3 mai 2017. (RONALDO SCHEMIDT / AFP)

Elle symbolise un pays "qui brûle". Le photographe de l'AFP Ronaldo Schemidt a remporté jeudi le prix de la photo de l'année au World Press Photo 2018 (lien en anglais), pour une image spectaculaire prise pendant des émeutes à Caracas, au Venezuela, et qui, pour les jurés, représente le conflit qui oppose une partie de la population au président Nicolas Maduro. Les jurés ont expliqué l'avoir choisie parce qu'elle "déclenche une émotion instantanée".

Installé au Mexique, Ronaldo Schemidt avait été envoyé au Venezuela, dont il est originaire, pour couvrir les troubles au printemps 2017. Le 3 mai, il a vu des protestataires s'en prendre à une moto de la Garde nationale, dont le réservoir a soudainement explosé au visage de José Victor Salazar Balza, un manifestant de 28 ans. "J'ai senti le feu dans mon dos et j'ai réagi par réflexe : je me suis mis à prendre des photos sans savoir ce que je photographiais. Ce n'est qu'au bout de quelques secondes que je me suis aperçu qu'il y avait quelqu'un qui brûlait", a raconté le photographe. Le jeune homme a subi de graves brûlures, mais il a survécu.

Un manifestant vénézuélien enflammé dans des affrontements avec la police, à Caracas (Venezuela), le 3 mai 2017. (RONALDO SCHEMIDT / AFP)

"J'étais vraiment choqué par ce que je voyais. Je n'avais jamais assisté à quelque chose d'aussi violent", a encore raconté le photographe. "C'est un reflet de ce qui se passait alors au Venezuela. Et maintenant c'est encore pire", a-t-il ajouté.

Le prix est une récompense aigre-douce pour le photographe vénézuélien de 46 ans qui a quitté son pays il y a 18 ans, et dont la famille subit elle aussi les pénuries, l'hyperinflation et les privations provoquées par la crise au Venezuela. Les violences, entre avril et juillet 2017, avaient fait 125 morts. "Je ressens des émotions contradictoires", a-t-il dit. "Je sais comme tout le monde ce que le Venezuela est en train de traverser".

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