Cet article date de plus de six ans.

"Que l'avortement soit autorisé ou non, de toute façon les femmes y ont recours"

Publié
Temps de lecture : 2min - vidéo : 4min
"Que l'avortement soit autorisé ou non, de toute façon les femmes y ont recours"
"Que l'avortement soit autorisé ou non, de toute façon les femmes y ont recours" "Que l'avortement soit autorisé ou non, de toute façon les femmes y ont recours" (France 3)
Article rédigé par France 3
France Télévisions

Nathalie Bajos, directrice de recherche à l'Inserm et spécialiste des questions de sexualité et de genre, est l'invitée du Soir 3, mercredi 10 octobre.

Le pape François, qui a lancé, mercredi 10 octobre, que l'avortement était comme recourir à un tueur à gages, "est très écouté. Ses propos ont une influence sur la politique comme en Argentine et sur le vécu des femmes qui ont recours à l'IVG", estime Nathalie Bajos, mercredi dans le Soir 3.

"Que l'avortement soit autorisé ou non, de toute façon les femmes y ont recours. Ce qui change quand il n'est pas légalisé, c'est que les femmes en meurent. Plus de 50 000 femmes meurent chaque année d'un avortement clandestin sans compter les complications", note cette spécialiste des questions de sexualité et de genre directrice de recherche à l'Inserm.

"L'IVG ne conduit pas à une baisse de la fécondité, mais permet de choisir le calendrier de sa parentalité. C’est une naissance décalée dans le temps, pas une naissance en moins", assure la scientifique.

La clause de conscience spécifique à l'IVG "inutile"

"La clause de conscience existe pour tous les actes médicaux, sauf en cas d'urgence médicale et à condition que le patient soit réorienté", rappelle-t-elle. "Et il y a une clause de conscience en plus pour l'IVG et la stérilisation qui ne sert à rien en droit, mais a des effets symboliques et pratiques. Le débat est de supprimer cette clause de conscience spécifique et superfétatoire pour l'IVG", explique Nathalie Bajos.

Cette polémique intervient au moment où l'Église catholique en France appelle à la mobilisation contre la PMA. "C'est le même message au sens où dans les deux cas ce sont des discours qui concerne le droit des femmes à maîtriser leur corps, qui concerne le contrôle social et religieux de la sexualité et du corps des femmes", affirme la chercheuse, qui a signé une pétition en faveur d'une commission d'enquête parlementaire contre les abus sexuels dans l'Église catholique en France et qui verra le jour au Sénat.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.