Pourquoi le pape, à nouveau en voyage en Amérique latine, évite-t-il encore l'Argentine ?
Le pape François s’envole lundi pour le Chili et le Pérou, à l'occasion d'un sixième voyage en Amérique latine, mais le pape argentin évite une nouvelle fois son pays d’origine. Selon des observateurs du Vatican, il redoute d'"être utilisé".
Le pape François s’envole lundi 15 janvier pour le Chili et le Pérou. Pour son sixième voyage en Amérique Latine, le souverain pontife contourne une fois encore son pays d’origine, l'Argentine. Selon des observateurs du Vatican, le pape redoute d'être manipulé.
La volonté de préserver sa liberté
Au Vatican, tout le monde a en mémoire l’image de la rencontre à Rome entre le président argentin Mauricio Macri et le pape, en février 2016. Le visage fermé, l’air renfrogné de François et sa poignée de main glaciale avaient été relevés. L’ex-archevêque de Buenos Aires, depuis qu’il a été élu sur le trône de Saint-Pierre, cherche à se distancer à tout prix de la politique argentine. Il ne se rapproche pas d'un président libéral dont il ne partage pas les positions, mais au-delà de Macri, c’est la peur d’être manipulé par les dirigeants argentins qui le freine, selon les observateurs du Vatican, comme Ines San Martin, journaliste argentine, basée à Rome, pour le site catholique crux.com.
Quel que soit le président argentin, le problème du pape est qu’il ne veut pas être utilisé. Et cela arrive si souvent.
Ines San Martin, journaliste argentine pour le site crux.comà franceinfo
Ines San Martin rappelle qu'un tweet du pape envoyé le jour de la Fête du travail, a tout de suite été interprété en Argentine comme s’il prenait position par rapport à une grève en cours dans le pays. "C’était un message envoyé à 30 millions d’abonnés sur Twitter, en sept langues différentes, dit-elle, mais il n’y a rien eu à faire, il s’agissait, selon la presse argentine d’un message pour son pays."
Le pape n’a pas prévu de rentrer chez lui, de revenir sur sa terre natale. "Le monde est plus grand que l’Argentine", avait malicieusement indiqué le souverain pontife en 2016 dans un message au peuple argentin. Sa priorité, ce sont les périphéries, les pays en guerre, les minorités persécutées ou oubliées, les pays où l’Eglise est en difficulté. Ce voyage au Chili et au Pérou en est une nouvelle illustration, avec le soutien apporté aux peuples indigènes.
Et s’il ne se rend pas en Argentine, le pape François n’a pas non plus prévu pour l’instant de venir en France, ni dans un autre grand pays européen.
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