Migrants, économie... Le pape François donne une leçon d'Europe aux dirigeants de l'UE
Après avoir reçu le prix Charlemagne au Vatican, le chef de l'Eglise catholique a fustigé le repli des pays européens, en pleine crise des migrants.
Le pape François a livré sa leçon sur l'Europe, vendredi 6 mai, sous les ors de l'immense salle Regia, située au Vatican. Après avoir reçu le prix Charlemagne d'Aix-la-Chapelle (Allemagne), qui récompense son engagement en faveur de l'unification européenne, il a exhorté les dirigeants européens à dépasser les égoïsmes nationaux pour "construire des ponts et abattre des murs".
"Que t'est-il arrivé, Europe humaniste, paladin des droits de l'homme, de la démocratie et de la liberté ?", a lancé le chef de l'Eglise catholique, rappelant aussi "l'impression générale d'une Europe fatiguée et vieillie, stérile et sans vitalité", évoquée lors de son discours devant le Parlement européen à Strasbourg en novembre 2014. "Je rêve d'une Europe où être migrant ne soit pas un délit", a-t-il encore ajouté. "L'identité européenne est, et a toujours été, une identité dynamique et multiculturelle", capable d'intégrer les "cultures les plus diverses et sans lien apparent entre elles."
Le pape dénonce la "spéculation" et la "culture du profit"
Le souverain pontife a également réclamé une autre politique économique, non orientée "vers le service d'un petit nombre, mais au bénéfice des gens et de la société". Comme il l'a déjà fait à plusieurs reprises, notamment dans son encyclique sur l'environnement, Laudato Si, le pape François a durement dénoncé la "spéculation", la "culture du profit" et "la corruption", prônant le passage d'une "économie liquide", basée sur la finance, à une "économie sociale".
.@JunckerEU à @pontifex: la vocation de la construction UE reste d'être 1 œuvre pacificatrice - pour elle & au-delà https://t.co/DqWj8StEMv
— European Commission (@EU_Commission) 6 mai 2016
De nombreux dirigeants ont assisté à la remise du prix, dont la chancelière allemande Angela Merkel, le président de la Commission européenne Jean-Claude Jüncker, les présidents du Conseil européen Donald Tusk, du Parlement européen Martin Schulz, de la Banque centrale européenne Mario Draghi, ainsi que le roi d'Espagne Philippe VI, le chef du gouvernement italien Matteo Renzi et la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini.
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