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Les cardinaux palabrent au Vatican

Les cardinaux se réunissent dans le plus grand secret pour préparer le conclave. Maintenant que le collège des 115 électeurs est au complet, ils débattent à Rome des problèmes de l’Eglise et cherchent un remplaçant à Benoît XVI. Petit point.
Article rédigé par Catherine Le Brech
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
A à la fin d'une réunion de pré-conclave, le 7 mars 2013, au Vatican.  (AFP PHOTO / VINCENZO PINTO)

Ces discussions, qui concernent également les finances du Saint-Siège, se déroulent sur fond de scandales, comme les affaires du Vatileaks, sur la fuite de documents confidentiels du Vatican en 2012, ou celle de la pédophilie au sein de l'Eglise. 

Prendre en main et réformer
Electeurs et non-électeurs (quand ils ont dépassé plus de 80 ans) vont tenter de faire émerger le nom d’un possible successeur de Benoît  XVI. Leur problématique, trouver un candidat fort avant le conclave. Et qui soit capable de «prendre la Curie en main» en permettant l’émergence d’une «culture du débat», comme l’a indiqué le cardinal belge, Godfried Danneels.
 
Il leur faudra poser les bases d’un Vatican qui trouve «une réforme morale, qui va prôner la méritocratie et la vraie humilité», selon l'historienne Lucetta  Scaraffia, éditorialiste de l'Osservatore Romano.
 
Si le message religieux du pape sortant est reconnu par tous, Benoît XVI est critiqué comme administrateur et pour n’avoir pas su juguler les querelles intestines au Vatican.
 
Ratzinger, une candidature évidente
En 2005, la candidature de Joseph Ratzinger, avait été une évidence  – il avait recueilli dès le premier vote 47 à 49 voix sur les 77 nécessaires pour être élu, malgré un clivage entre progressistes et conservateurs. C’est loin d’être le cas aujourd’hui. Il n’y a pas de blocs définis, ni de favoris. La situation est confuse.

 
Plusieurs camps divisés
La Curie est partagée en plusieurs courants, agrégés autour des cardinaux italiens, Tarcisio Bertone ou Mauro Piacenza, de l'ancienne équipe diplomatique vaticane, et des indépendants.
 
Bien que divisé, le groupe des cardinaux le plus important est celui des Italiens, qui continuent de dominer le gouvernement de l'Eglise, avec 28 personnalités.
 
Les réformateurs ? Ils sont représentés par les cardinaux autrichien, Christoph Schönborn, allemand, Walter Kasper, ou français, André Vingt-Trois. Sans qu’un favori n’émerge.
 
Les Africains ? Ils font figure d'outsiders. Le fait de venir de sociétés très marquées par les traditions religieuses ancestrales inscrites en dehors du mouvement de sécularisation les handicape.
 
A l’heure de la communication, il faut réfréner certains cardinaux. Ainsi le groupe des Américains a été rappelé à l'ordre pour avoir parlé à la presse. Rien ne doit filtrer des débats. Leur camp devrait toutefois pousser à réformer et donc, à barrer la route aux Italiens.

Les cardinaux se sont réunis à la Cité du Vatican, le 4 mars 2013. ( AFP PHOTO / Osservatore Romano / HO)
Au moins huit votes
Selon le vaticaniste italien Marco Politi, le conclave pourrait durer trois ou quatre jours. Il faudra sans doute «au moins» huit votes, «sans exclure cependant une solution plus rapide», précise-t-il.
 
Ce spécialiste estime que la démission de Benoît XVI, probablement accélérée par Vatileaks (affaire ressentie comme le produit d'une querelle entre religieux Italiens), a été «traumatique car les cardinaux ne s'y attendaient pas».
 
Et ce, même si elle n'était pas totalement imprévisible. En effet, Joseph Ratzinger avait affirmé alors que Jean Paul II était encore en vie mais malade, qu'il était juste qu’il démissionne s'il ne se sentait pas la force de continuer.
 
Aujourd’hui, le nouveau pape devra ré-évangéliser en priorité de l'Europe à l'Amérique du Nord, en passant par l'Amérique Latine et l'Australie.

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