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Vol Rio-Paris : l'avion ne s'est pas disloqué en vol (BEA)

Le bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) a rendu ses premières conclusions sur le crash du vol Air France 447 Rio-Paris, qui a fait 228 morts, dont 72 Français le 1er juin. Selon les analystes, l'avion ne se serait pas disloqué en vol. Il aurait heurté la surface de l'océan Atlantique encore entier. La recherche des boîtes noires se poursuivra jusqu'au 10 juillet.
Article rédigé par franceinfo
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“Aujourd'hui, nous sommes bien loin d'établir les causes de l'accident”. A l'occasion de la remise des premières conclusions de l'enquête technique sur le crash du vol AF 447 Rio-Paris, qui s'est écrasé en plein océan Atlantique le 1er juin, tuant 228 personnes dont 72 Français, les spécialistes du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) se sont montrés prudents (Cliquer ici pour lire le rapport d'étape du BEA).
_ “Entre la surface de l'eau et 35.000 pieds, nous ne savons pas ce
qui s'est passé”, avoue Alain Bouillard, chargé de l'enquête, depuis le siège du BEA, au Bourget, près de Paris.

A ce stade des investigations, une seule conclusion paraît possible : contrairement à une hypothèse très répandue depuis l'accident, l'Airbus 330 d'Air France ne paraît pas avoir été détruit en plein vol : “l'avion n'a pas été détruit en vol. Il paraît avoir heurté la surface de l'eau en ligne de vol avec une forte accélération verticale”, explique Alain Bouillard. “l'avion est arrivé entier au moment de l'impact” et “a touché l'eau avec le dessous du fuselage”, précise-t-il.

Pour arriver à une telle conclusion, les experts s'appuient entre autre sur les 640 débris retrouvés, de la dérive aux gilets de sauvetage, dont aucun n'a été retrouvé gonflé, ce qui prouverait que les “passagers n'ont pas été préparés à un amerrissage”. Mais si l'équipage n'a pas pu, pour des raisons indéterminées, tenter cette manœuvre, l'aspect de certaines pièces, comme un plancher déformé du bas vers le haut, plaide en faveur d'un choc par le dessous avec la surface de l'eau.

Le BEA avait précédemment évoqué une défaillances des sondes “Pitot”, qui permettent de mesurer la vitesse de l'avion. “c'est un élément mais ce n'est pas la cause”, affirme aujourd'hui Alain Bouillard, qui estime aussi que la chronologie d'émission des séries de messages automatiques de pannes est difficile à établir.

Malgré les incertitudes qui pèsent sur l'enquête, le BEA estime qu'il n'y a aucune raison de clouer tous les Airbus A330 au sol.

Il a regretté que les enquêteurs ne disposent que de très peu d'éléments pour reconstituer l'accident. Il manque tout d'abord les boîtes noires. La recherche acoustique, menée sur le signal sonore qu'elles doivent normalement émettre pendant un mois, sera poussée jusqu'au 10 juillet.
Après celà, un sous-marin équipé d'une caméra mènera une recherche visuelle. Mais compte-tenu de la profondeur et de la géographie des fonds marins, elle s'avère pour le moins aléatoire.

Ensuite, les enquêteurs regrettent de ne pas avoir eu accès aux rapports d'autopsie des 51 corps retrouvés, pratiquées au Brésil. Des demandes ont été transmises pour les obtenir.

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