: Vidéo Corruption : l'une des "Desperate Housewives" a payé 15 000 dollars pour faire entrer sa fille à l'université
"Vous me demandez de verser un pot-de-vin ? Je vais chercher mon chéquier", lui faisait dire le dialogue d'une série américaine. Une vedette de "Desperate Housewives" apparaît aujourd'hui dans un scandale de corruption qui touche de prestigieuses universités des Etats-Unis. Un extrait de "Complément d'enquête" sur l'histoire d'un roi de la triche qui a fait de parents fortunés ses complices.
Des admissions à la fac achetées à coups de pots-de-vin... Le 12 mars 2019, quand l'affaire a éclaté dans les médias, les plus prestigieuses universités américaines se sont réveillées en plein scandale. Certaines familles très fortunées étaient prêtes à payer des centaines de milliers de dollars pour s'assurer que leurs enfants entrent dans les meilleures facs.
Même la célèbre université de Stanford, en Californie, n'a pas échappé à un vaste système de corruption mis au point par un coach pour lycéens de 59 ans. En sept ans, Rick Singer a touché plus de 25 millions de dollars (plus de 22 millions d'euros) de riches parents : avocats, as de la finance, ainsi que deux actrices hollywoodiennes. Après un an d'enquête du FBI, 50 personnes ont déjà été inculpées.
Un an d'enquête du FBI
Le FBI a mis en ligne son rapport sur le site du ministère de la Justice. Des centaines de pages où tout a été consigné. Les conversations téléphoniques de Singer, enregistrées à son insu, avec les parents qui entraient dans sa combine de pots-de-vin y ont été retranscrites. On y trouve aussi les mails détaillant la fraude et les sommes colossales demandées par Singer. Exemple : "Ma fondation va vous envoyer une facture, et en retour, vous nous ferez parvenir un chèque de 200 000 dollars"...
Le dossier révèle les noms d'une trentaine de parents tricheurs. A la page 72, on découvre celui de Felicity Huffman, l'une des vedettes de la série Desperate Housewives. Elle a versé 15 000 dollars (plus de 13 000 euros) à Singer pour que sa fille aînée obtienne un excellent score au SAT (Scholastic Assessment Test), un test obligatoire pour être admis à l'université.
Un plan bien rodé
Quel était le plan imaginé par Singer ? Il est exposé dans un mail qui apparaît dans le rapport du FBI : "Je contrôle deux centres d'examen. Si elle passe son test dans l'un d'eux, je peux lui garantir son score." Les directeurs des centres d'examen et un faux surveillant étaient soudoyés pour permettre la triche.
Selon que l'étudiant était ou non au courant de la fraude, plusieurs scénarios existaient. S'il ne l'était pas, il passait son test normalement, sans savoir que le faux surveillant corrigerait ses réponses après son départ. Dans le cas où le candidat était dans la combine, soit le surveillant lui fournissait les bonnes réponses, soit il passait carrément le test à sa place.
Extrait de "Maman, tu triches !", un reportage à voir dans "Complément d'enquête" le 18 avril 2019.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.