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Une exposition sur le Coran à Washington comme une réponse à l’islamophobie

La capitale fédérale américaine accueillera, en octobre 2016, la plus importante exposition dédiée au livre Saint de l’islam, aux Etats-Unis. L’initiative a été lancée par la Freer et Sackler Gallery qui dépend du musée national des Arts Asiatiques. Elle intervient sur fond de campagne électorale marquée par des propos islamophobes.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des pages d'un Coran datant de 1412, lors d'une exposition au musée national de Damas en Syrie en 2008. (Reuters / Khaleed al-Hariri)

C’est une annonce qui fera sans doute bondir Donald Trump. Le Coran sera à l’honneur à Washington, à la veille de l’élection présidentielle américaine. Au programme : une importante exposition dédiée au livre Saint de l’islam, comme le rapporte The Art Newspaper. Depuis qu’il est en campagne, le candidat aux primaires républicaines pour la présidentielle multiplie ses attaques contre tout ce qui touche à l’islam. Il avait même lancé un appel solennel à «l’arrêt total et complet de l’entrée des musulmans aux Etats-Unis» provoquant la polémique dans son propre camp.  

Hasard du calendrier... ou pas
Ce n’est pas la première fois que la Freer et Sackler Gallery propose une manifestation culturelle liée à l’islam. Mais cette fois-ci, le timing de l’exposition sur le Coran ne semble pas fortuit et son organisation sonne comme une réponse aux commentaires enflammés et islamophobes du magnat de l’immobilier. «Cette exposition permettra au public américain d’apprécier le talent artistique que l’on trouve dans l’écriture du Coran et d’en savoir plus sur les différentes personnes qui ont copié et rassemblé les textes», précise de son côté le directeur de la galerie Julian Raby.

Climat d’islamophobie
Depuis l’attaque de San Berdardino en décembre 2015 perpétrée par un couple de musulmans radicalisés, l’islamophobie regagne avec force la société américaine. «Le climat d’islamophobie est encore pire aujourd’hui qu’après le 11-Septembre. Je n’ai jamais vu une telle hostilité. L’islamophobie s’est répandue dans toute la société, légitimée par l’élite», souligne Nihad Awad, directeur de l’association de musulmans américains Cair (Council on American-Islamic Relations) cité par La Croix.

Alors que le le climat d’islamophobie pèse sur la campagne électorale, le président Barack Obama s’est rendu début février dans une mosquée de Baltimore. Ce déplacement chargé de symbole était réclamé de longue date par les organisations musulmanes américaines.

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