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Un ex-guérillero des Farc accueilli par la France

Un ex-combattant des Farc qui avait permis la fuite d'un des otages politiques de la guérilla colombienne s'installera mercredi en France avec sa compagne, transfuge elle aussi. Une première et, pour le gouvernement colombien, une récompense destinée à encourager d'autres désertions.
Article rédigé par franceinfo
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L'homme âgé de 28 ans, nommé Wilson Bueno Largo dit Isaza, compte entamer une nouvelle vie en France, qui s'est dite prête à l'accueillir. En octobre, Isaza avait conduit son otage, le député colombien âgé de 63 ans Oscar Tulio Lizcano, vers la liberté après huit ans de captivité dans la jungle. Cette fuite avait constitué un nouveau revers pour les Forces armées révolutionnaires de Colombie, après une série de libérations ces derniers mois, dont celle en juillet de la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt et de trois Américains.

"Le gouvernement a tenu sa promesse. La promesse d'Alvaro Uribe (le président colombien). Isaza et sa compagne Lilia Isabel se réveilleront demain (mercredi, ndlr) à Paris pour refaire leur vie", a annoncé mardi, à peine deux heures avant le départ de l'ex-guérillero, le ministre de la Défense Juan Manuel Santos. "L'idée c'est que ces deux individus voyagent dans le même avion qu'Ingrid Betancourt", l'ex-otage franco-colombienne des Farc qui achevait mardi sa tournée dans huit pays latino-américains, a-t-il expliqué. Ils ont embarqué à bord d'un vol d'Air France qui a décollé de Bogota à 18H30 locales (23H30 GMT), pour arriver à 11h30 ce matin à Roissy.

434 000 dollars de récompense pour l’ex-guérillero

Le gouvernement colombien tente d'inciter les rebelles à abandonner la guérilla en échange de généreuses récompenses. Isaza a perdu un œil dans des combats lors de ses douze années passées dans la rébellion. Il est le premier guérillero à obtenir le droit de s'installer dans un autre pays. Outre un visa de long séjour lui permettant de vivre et travailler en France, cet homme issu d'un milieu humble a reçu mardi la somme de 434.000 dollars, tirés d'un fonds pour récompenser des guérilleros qui permettraient la libération d'un otage. Il a aussi perçu une "aide humanitaire" de 3.000 euros pour son installation. Les autorités colombiennes verseront enfin au couple de combattants, pendant quelques mois, une allocation mensuelle de 1.600 euros.

Alvaro Uribe a pour sa part a réitéré mardi soir son appel aux membres des Farc à quitter les rangs de la rébellion, alors que l'encouragement des désertions est l'un des axes principaux de la lutte contre la guérilla, qui compterait encore entre 7.000 et 10.000 membres selon les estimations.

Caroline Caldier avec agences

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