Rapports tendus entre Sarah Palin et le camp McCain
Semaine difficile pour la candidate républicaine à la vice-présidence des Etats-Unis : après une rafale de sondages négatifs quant à sa capacité à assumer le rôle auquel elle prétend, après les révélations embarrassantes sur la facture de sa garde-robe, des membres de l'équipe de John McCain, cités par plusieurs médias américains, ont dressé un tableau noir de ses relations avec l'état-major de campagne.
"C'est une diva. Elle ne prend conseil de personne, elle n'a de relations de confiance avec aucun d'entre nous, sa famille ou qui que ce soit", a déclaré sous le couvert de l'anonymat un responsable du camp McCain au site Politico. Selon un autre responsable, cité sur CNN, Sarah Palin "pense avant tout à son propre avenir et se voit comme le prochain chef du parti (républicain). Souvenez-vous: les divas ne font confiance qu'à elles-mêmes, elles se voient comme le commencement et l'aboutissement de tout savoir".
En fait, Sarah Palin serait exaspérée par les remarques des conseillers du camp républicain, accusés par ses militants d'être à l'origine d'une série de gaffes dans sa communication. Ce qui la pousserait à faire de plus en plus la sourde oreille aux directives des stratèges républicains. "Elle a perdu confiance dans la plupart des conseillers", explique un responsable républicain. Ses fidèles prennent pour cibles le directeur de campagne de John McCain, Steve Schmidt, et sa première conseillère, Nicole Wallace, accusés d'avoir déjà commencé à lui faire endosser la responsabilité de l'échec de John McCain à l'élection.
Sarah Palin continue toutefois de bénéficier du soutien indéfectible, quoique embarrassé, de son co-listier. Sur NBC, John McCain a volé à son secours, comme à chaque fois qu'elle a été attaquée pendant la campagne : "Je ne la défends pas, je fais son éloge, elle n'a pas besoin d'être défendue", a-t-il déclaré, manifestement mal à l'aise, égrénant les états de service de Sarah Palin et assurant qu'elle avait "plus d'expérience de l'exécutif que les sénateurs Obama et Biden à eux deux".
Si la gouverneure d'Alaska galvanise toujours les foules dans les meetings et avait relancé la campagne du sénateur de l'Arizona, lors de sa nomination fin août, Sarah Palin la fait aujourd'hui plonger dans les sondages. Selon un conseiller de John McCain cité par CNN: "C'est ce qui arrive quand une campagne est à la traîne: (...) on cherche des boucs émissaires".
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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