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L'Amérique en campagne J-7 : Clinton contre-attaque

Hillary Clinton lance la contre-attaque après le rebondissement dans l'affaire de ses e-mails non sécurisés. En face, Donald Trump en profite toujours et chasse sur les terres démocrates.

Article rédigé par franceinfo, Franck Mathevon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Hillary Clinton en meeting dans l'Ohio le 31 octobre 2016. (JEWEL SAMAD / AFP)

Hillary Clinton contre-attaque

La démocrate veut faire oublier l'affaire de ses e-mails relancée en fin de semaine dernière. Le FBI enquête sur un ordinateur qui pourrait contenir de nouveaux e-mails d'Hillary Clinton alors secrétaire d'État. Ces messages, envoyés d'une boîte mail non sécurisée, pourraient évoquer des dossiers classés secret-défense. Cela fait beaucoup de conditionnel mais l'affaire a occupé toute l'actualité de la campagne ces derniers jours.

"Ils doivent naturellement regarder ces e-mails. Je suis sûr qu'ils arriveront à la même conclusion que l'an dernier, quand ils ont regardé mes e-mails. Il n'y a pas d'affaire", a répliqué la candidate démocrate en meeting dans l'Ohio, convaincue qu'elle sera blanchie. 

La vidéo du jour : Clinton reprend les recettes de 1964

La démocrate ne plaît pas aux Américains ? Qu'importe... Donald Trump leur plaît encore moins. Hillary Clinton continue donc à taper sur le candidat républicain, "inapte" à la fonction de président dit-elle. "Imaginez-le nous lancer dans une guerre juste parce que quelqu'un l'aura un peu trop cherché. Heureusement, il n'a jamais été à une fonction où il devait prendre une décision de vie ou de mort", a lancé Hillary Clinton. Le sous-entendu est clair : imaginez Donald Trump le doigt sur le bouton nucléaire. 

Le camp d'Hillary Clinton a d'ailleurs sorti une nouvelle publicité de campagne à ce sujet. Elle est inspirée d'une pub datant de 1964 qui avait marqué les esprits. La vidéo avait été réalisée pour le candidat démocrate Lyndon Jonhson, élu cette année-là face à Barry Goldwater.

On y voit une fillette, appelée Daisy, enlever un à un les pétales d'une marguerite, puis un compte à rebours. La caméra zoome sur le regard inquiet de l'enfant avant qu'une bombe nucléaire explose. La voix off explique alors que les enjeux sont trop importants et que "si vous ne voulez pas une guerre nucléaire, votez Johnson".

Cette petite fille a aujourd'hui 52 ans de plus, et elle se retrouve dans la nouvelle publicité pro-Clinton.

"Je ne pensais pas, dit Daisy, que nous aurions à nouveau peur d'une guerre nucléaire". Cette vidéo se termine sur les mêmes mots qu'en 1964 : "Votez Hillary Clinton. Les enjeux sont trop importants pour que vous restiez chez vous."

Clinton, le mauvais exemple pour Barron Trump

Donald Trump ne s'en prive pas, il exploite autant que possible l'affaire des e-mails privés d'Hillary Clinton et les révélations de Wikileaks qui publie presque chaque jour des e-mails de John Podesta, le directeur de la campagne de la candidate démocrate. On a ainsi appris lundi 31 octobre qu'une commentatrice de la chaîne CNN, virée depuis, avait transmis à l'avance au camp démocrate des questions posées lors des débats de la primaire.

À en croire le milliardaire, Hillary Clinton incarne le pire du monde politique. Pour la dénoncer, le candidat républicain a évoqué hier son propre fils de 10 ans, Barron.

"J'ai un fils, Barron. Elle est un terrible exemple pour mon fils et les enfants de ce pays"

Donald Trump dans les États bleus

Donald Trump était en meeting, lundi, dans le Michigan, un État acquis aux démocrates depuis plus de trente ans. Le milliardaire a environ six points de retard sur Hillary Clinton là-bas. Alors pourquoi s'est-il rendu dans cet Etat "bleu" - la couleur des démocrates ? "Le Michigan est à prendre, nous aimons ce que nous y entendons sur le terrain et la tendance. C'est comme le Nouveau-Mexique, le Wisconsin, la Pennsylvanie, le Colorado. Tous ces États, qui ont longtemps été bleus, sont sur notre liste", répond Kellyane Conway, la directrice de campagne du candidat républicain, interrogée sur CNN.

Souvenez-vous, quand vous appliquez à Donald Trump les stratégies classiques ou les précédents historiques, vous êtes déçus et surpris. Il défie tous les pronostics.

Kellyane Conway, directrice de campagne de Donald Trump

CNN

Preuve que Donald Trump y croit, il était, mardi, en Pennsylvanie, un autre État qui semble promis à Hillary Clinton.

Trump grimpe encore et encore

Donald Trump n'en finit plus de monter dans les sondages. Il est même passé en tête d'un point au plan national dans le dernier baromètre ABC/Washington Post, un sondage réalisé après le rebondissement dans l'affaire des e-mails privés d'Hillary Clinton.

Mais l'arithmétique des États n'est pas favorable à Donald Trump. S'il perd par exemple en Floride, il n'a presque aucune chance d'être élu. Coïncidence ? Hillary Clinton a justement programmé trois meetings, mardi, en Floride.

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