Présidentielle américaine : quels sont les Etats à suivre ce mardi ?
Pour l'emporter, Hillary Clinton et Donald Trump doivent obtenir les voix de 270 grands électeurs. A ce petit jeu, certains Etats ont plus d'importance que d'autres.
C'est le jour J aux Etats-Unis. Les Américains sont appelés aux urnes, mardi 8 novembre, pour désigner le successeur de Barack Obama, au pouvoir depuis huit ans. Pour remporter le scrutin, Hillary Clinton ou Donald Trump devront obtenir une majorité auprès de 538 grands électeurs. Dans l'immense majorité des Etats, celui qui l'emporte rafle l'ensemble des voix des grands électeurs correspondants.
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La bataille s'annonce ardue, comme à chaque élection américaine. Ce n'est pas un seul scrutin qu'il faudra suivre, mais 51 mini-élections : une dans chacun des 50 Etats qui composent le pays, auxquels s'ajoute le district de Columbia, où se situe la capitale Washington. Et dans certains d'entre eux, l'issue du vote pourrait parfois faire basculer l'élection. Franceinfo vous liste les Etats-clés à surveiller.
Trois Etats incontournables
Situés sur la côte Est, ces trois Etats devraient donner rapidement la tendance de l'élection, bien avant que les résultats des bureaux de vote situés plus à l'ouest ne tombent. Selon le Financial Times (en anglais), Hillary Clinton pourrait se permettre d'en perdre deux, compte tenu du socle de grands électeurs sur lequel elle peut compter. Mais si elle perd les trois, elle serait alors en difficulté. Du côté de Donald Trump, la pression est grande : si le milliardaire ne remporte ni la Floride ni l'Ohio, ses chances de gagner seront minimes.
La Floride - 29 grands électeurs. Cet Etat du sud aime le suspense. En 2012, il avait fallu recompter les bulletins pendant quatre jours pour confirmer que Barack Obama l'avait emporté (de justesse). Il avait surtout donné du fil à retordre en 2000 : c'est lui qui avait départagé George W. Bush et Al Gore.
L'Ohio - 18 grands électeurs. "As Ohio goes, so goes the Nation", dit le dicton américain. Depuis 1960, le résultat de cet Etat rural a en effet toujours reflété celui du scrutin national. Or, selon les derniers sondages diffusés sur le site RealClearPolitics, l'Ohio semble promis à Donald Trump cette année.
La Pennsylvanie - 20 grands électeurs. Depuis 1988 et l'élection de George Bush père, cet Etat n'a jamais fait gagner un candidat républicain. Hillary Clinton y possède une légère avance sur Donald Trump. Si la candidate démocrate ne l'obtient pas, ce serait "un gros choc", commente le Financial Times.
Huit Etats où les surprises sont possibles
L'Arizona - 11 grands électeurs. Cet Etat conservateur, à la frontière avec le Mexique, pourrait bien tomber dans l'escarcelle de Hillary Clinton, après une campagne marquée par des insultes régulières de Donald Trump à l'égard de l'électorat latino-américain. En vingt-cinq ans, la population hispanique y a triplé.
La Caroline du Nord - 15 grands électeurs. Tout est possible dans cet Etat à tradition républicaine, que Barack Obama avait réussi à retourner en 2008. Il n'en fut pas de même quatre ans plus tard : en 2012, l'Etat avait voté pour Mitt Romney. Et cette année, l'électorat y est plutôt indécis.
Le Colorado - 9 grands électeurs. Avec une forte population hispanique, cet ancien fief républicain, remporté par Barack Obama en 2008 et 2012, pourrait bien tomber entre les mains de Hillary Clinton étant donné la violente campagne de Donald Trump contre les Latino-Américains.
L'Iowa - 6 grands électeurs. Durant la campagne, la bataille a été dure entre Donald Trump et Hillary Clinton dans cet Etat rural et industriel. Son électorat blanc et peu diplômé s'est montré sensible aux annonces du candidat républicain, qui leur promettait de ramener des emplois manufacturiers. Trump y a l'avantage dans les sondages, alors que l'Iowa est de tradition démocrate.
Le Michigan - 16 grands électeurs. Depuis 1992, cet Etat industriel a toujours voté pour un candidat démocrate, rapporte le Washington Post (en anglais). Et selon le site RealClearPolitics (en anglais), Hillary Clinton y est encore en tête. Mais l'électorat indépendant semble hésiter entre les deux candidats. Le discours de Donald Trump pourrait trouver là un écho particulier. Le candidat républicain l'a choisi pour son dernier meeting de campagne, lundi soir, signe qu'il compte bien le renverser.
Le Nevada - 6 grands électeurs. On l'appelle le "swing state", l'Etat de l’alternance. En 1992 puis 1996, il avait été remporté par Bill Clinton, pour être repris en 2000 et 2004 par George W. Bush, puis par Barack Obama en 2008 et 2012. Et comme le rappelle Libération, il a toujours voté pour le vainqueur de l'élection depuis 1976. Alors, est-ce au tour de Donald Trump ?
Le New Hampshire - 4 grands électeurs. Pour le site Quartz (en anglais), c'est l'Etat "le plus important" du scrutin, bien qu'il ne compte qu'un petit nombre de grands électeurs. Mais si Al Gore l'avait emporté en 2000, le démocrate aurait gagné l'élection américaine face à George W. Bush. Mieux vaut donc garder un œil sur cet Etat où 43% des électeurs se disent "indépendants" et qui peut donc jouer les arbitres en cas de scrutin serré. Ce n'est pas pour rien que Hillary Clinton y a envoyé Barack Obama lundi soir.
L'Utah - 6 grands électeurs. Siège de l'Eglise mormone, cet Etat est en général acquis à la cause du candidat républicain, mais les frasques de Donald Trump pourraient bien changer la donne cette année. Certains électeurs religieux ne goûtent guère aux polémiques qui entourent le milliardaire, marié à trois reprises. Un candidat indépendant (et mormon), Evan McMullin, pourrait ici jouer les trouble-fête.
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