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"Parlons de la météo si vous voulez" : quand Rex Tillerson essaye d'ouvrir la discussion entre les Etats-Unis et la Corée du Nord

Cette main tendue rompt avec la position tenue par les Etats-Unis jusqu'alors, consistant à affirmer que toute négociation ne pouvait porter que sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson, et le président des Etats-Unis, Donald Trump, lors d'une réunion à la Maison Blanche, le 20 novembre 2017.   (KEVIN LAMARQUE / REUTERS)

Washington se dit prêt à s'assoir à la table des négociations avec Pyongyang, et ce "sans conditions préalables." Selon le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson, qui s'exprimait lors d'une conférence dans la capitale américaine, mardi 12 décembre, "il n'est pas réaliste de dire 'nous allons discuter avec vous seulement si vous venez à la table des négociations prêts à abandonner votre programme' [nucléaire]", a-t-il déclaré. 

"Nous avons dit, du côté diplomatique, que nous sommes prêts à discuter dès que la Corée du Nord voudra discuter", a expliqué le chef de la diplomatie de Donald Trump. "Nous sommes prêts à tenir une première réunion sans condition préalable."

"Rencontrons-nous, parlons de la météo si vous voulez, ou discutons pour savoir s'il faut une table carrée ou ronde si c'est ce qui vous fait plaisir. Mais au moins, voyons nous face à face et ensuite on pourra commencer à établir une feuille de route de ce vers quoi nous voudrions aller", a encore détaillé le secrétaire d'Etat, tentant d'ouvrir le dialogue alors que le président américain et son homologue nord-coréens, Kim Jong-un, s'interpellent par tweets et communiqués virulents interposés.

Un appel au calme 

Jusqu'ici, les Etats-Unis affirmaient que toute négociation ne pouvait porter que sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne. Or, "ils ont bien trop investi là-dedans", a estimé le chef de la diplomatie américaine au sujet du développement de missiles intercontinentaux et d'armes nucléaires par le régime nord-coréen. 

Rex Tillerson a toutefois rappelé, comme par le passé, que des discussions ne pourraient intervenir qu'après "une période de calme". "Ce serait difficile de parler si au milieu de notre discussion vous décidez de tester un autre engin", a-t-il estimé, rappelant les nombreux essais balistiques et nucléaires nord-coréens des derniers mois.

Par ailleurs, Rex Tillerson a déclaré qu'un recours à l'option militaire contre la Corée du Nord, en cas d'épuisement de toutes les solutions diplomatiques, signerait son échec personnel. "Je vais poursuivre nos efforts diplomatiques jusqu'à ce que la première bombe soit lâchée", a-t-il lancé lors d'une conférence organisée par le groupe de réflexion Atlantic Council à Washington, tout en se disant "confiant" dans la réussite de sa démarche.

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