Etats-Unis : pourquoi il va falloir se méfier des "mugshots" de Donald Trump que vous verrez les prochains jours

Depuis la semaine dernière, un portrait plus vrai que nature de l'ancien président américain en cellule fait beaucoup réagir. Mais attention aux apparences : il s'agit d'une image générée par une intelligence artificielle.
Article rédigé par franceinfo, Xavier Allain
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
L'ancien président américain, Donald Trump, à Washington, le 20 juillet 2020. (JIM WATSON / AFP)

"Fake news !", comme il pourrait l'écrire en lettres capitales sur ses réseaux sociaux. Donald Trump est plus que jamais au cœur de l'actualité politique américaine : inculpé quatre fois en moins de six mois, l'ancien président doit comparaître jeudi 24 août en Géorgie. Il doit se présenter aux autorités locales de cet Etat du Sud des Etats-Unis à la suite de son inculpation pour fraude électorale présumée. 

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Depuis l'annonce de ce nouvel acte judiciaire, le 14 août dernier, nombreux sont ceux qui attendent une image : le fameux "mugshot", cette photo de face et de profil de la police, de Donald Trump. Et certaines images sont trompeuses. Ainsi, dès le lendemain, le 15 août, plusieurs photomontages - plus ou moins bien réalisés - montraient l'ancien président en cellule. Et l'une d'elles a notamment circulé sur X, anciennement Twitter, et a été massivement partagée et repartagée. 

Cheveux, yeux, teint orangé... Tout y est. Pourtant, ce portrait de Donald Trump, malgré toute les ressemblances possibles est faux : elle a été générée par un logiciel d'intelligence artificielle. Rapidement repéré par des spécialistes et la presse d'Outre-Atlantique, ce "mugshot" présente en effet quelques détails qui le trahissent, et notamment, l'arrière-plan avec des lettres peintes sur un mur peu réaliste.

Derrière cette image : Michael Steele, un ancien président du Comité national du parti républicain aux Etats-Unis. D'ailleurs, dans son post, il dénonce : "Et maintenant, des actes d'accusation ont été prononcés en Géorgie pour un complot de racket visant à voler les élections de 2020. Il s'agit de l'ancien et futur candidat du Parti républicain à la présidence des États-Unis. Pathétique."

À la veille d'une nouvelle journée-clé pour Donald Trump, en Géorgie, la prudence est donc de mise : l'ancien président américain a déjà été représenté dans différentes postures plus vraies que nature - notamment des images de course-poursuite avec des policiers dans les rues de New York - par des utilisateurs d'IA spécialisées, comme Midjourney ou Dall-E. 

"Peu importe votre statut, nous serons prêts à prendre votre photo"

Reste que la réalisation de ce fameux "mugshot" tant attendu - et notamment pour le côté historique, puisqu'un tel événement judiciaire à l'encontre d'un ancien président américain n'a eu lieu - semble se conjuguer au conditionnel très conditionnel : si Donald Trump se mettra jeudi 24 août à la disposition des autorités de Géorgie qui l'ont inculpé, il ressortira libre de la prison du comté de Fulton, tristement célèbre pour la mortalité des détenus et son insalubrité. Comme les 18 autres accusés de tentatives illicites d'inverser le résultat de l'élection de 2020 dans cet Etat clé du sud-est du pays, l'ex-président a jusqu'à vendredi pour se constituer officiellement prisonnier. Mais il échappera de toute façon au placement en détention en vertu d'un accord sur le versement d'une caution de 200.000 dollars.

Mais il est encore difficile de déterminer de quelles exceptions au droit commun, il pourrait bénéficier en raison de son statut. Les règles en vigueur dans l'ensemble des Etats-Unis prévoient en effet la prise des empreintes digitales et, donc, deux photos du prévenu.

Déjà inculpé trois fois au pénal dans des affaires distinctes, Donald Trump a pourtant réussi jusqu'à présent à se soustraire lors de ses comparutions à New York, en Floride et dans la capitale fédérale Washington à l'humiliant rituel du "mugshot", en raison notamment de sa notoriété. Mais le shérif du comté de Fulton, Patrick Labat, a indiqué au début du mois vouloir traiter tous les prévenus de la même manière. "Peu importe votre statut, nous serons prêts à prendre votre photo", avait-il déclaré. 

Et puis, enfin, plus gênant peut-être pour le coquet Trump : la procédure, à laquelle se sont déjà soumis mardi deux des 19 prévenus, prévoit également l'enregistrement dans les archives de l'administration pénitentiaire de la couleur de peau et des yeux, mais aussi la taille et... du poids de chacun. Un sujet qui peut agacer l'ancien président qui tient toujours à se montrer sous son plus beau jour. 

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