Etats-Unis : quatre façons d'entrer en résistance contre Donald Trump
Le président élu des Etats-Unis est investi vendredi 20 janvier à midi.
Entre Donald Trump et la gauche américaine, la guerre est déclarée. Par ses provocations répétées, le magnat de l'immobilier s'est mis à dos Hollywood, les féministes, une partie des artistes, et les défenseurs des droits civiques, des minorités et des immigrés. Quelles formes prend la résistance au nouveau président des Etats-Unis, qui prête serment vendredi 20 janvier sur la Bible d'Abraham Lincoln ? En voici un premier aperçu :
Les femmes défilent pour leurs droits
Une foule considérable est attendue à Washington, samedi 21 janvier 2017, pour la Women's March (Marche des femmes). Plusieurs centaines de milliers de manifestants battront le pavé pour défendre les droits des femmes et des minorités.
Together, we rise. Join us Saturday at the #WomensMarch on Washington. #WhyIMarch pic.twitter.com/TG6l8hA9Rk
— Women's March (@womensmarch) 19 janvier 2017
Signe de ralliement : des bonnets roses surmontés d'oreilles de chat. Une façon, soulignent Les Echos, de rappeler au nouveau président "ses propos dévoilés dans une vidéo en octobre" dans laquelle il se vantait d'"attraper les femmes par la chatte". Près de 400 autres manifestations sont prévues sur tout le territoire américain. L'initiative, qui a fait boule de neige, est née d'une page "évènement" de Facebook créée à Hawaï par une inconnue, Teresa Shook. Cette retraitée de 60 ans, explique France Culture, était "tombé des nues" en apprenant la victoire à la présidentielle du milliardaire qui multiplie les propos misogynes.
Des artistes se mettent en grève
Le tout-Hollywood et notamment Meryl Streep avait dénoncé le 8 janvier à Beverly Hills, lors de la cérémonie des Golden Globes, les positions jugées xénophobes de Donald Trump. L'ébullition a gagné l'univers des arts plastiques, peintres, sculpteurs ou vidéastes. Un mystérieux collectif baptisé J20 Art Strike invitait ainsi à une grève de l'art le 20 janvier, jour de l'investiture, en signe d'insoumission.
Musées, théâtres, salles de concert, galeries ou écoles d'art étaient conviés à fermer ce jour-là pour dénoncer "la normalisation du Trumpisme, mélange toxique de suprémacisme blanc, de misogynie, de xénophobie, de militarisme et de régime oligarchique". Plus largement, le collectif appelle à la formation d'un "front culturel anti-fasciste".
Selon Télérama, plus de cinq cents artistes, dont "le vidéaste Paul Chan, (...) la star de la sculpture Richard Serra, la photographe new-yorkaise Cindy Sherman ou la romancière américaine Lily Tuck" ont signé cet appel. Plusieurs musées ont suivi le mot d'ordre et fermé leurs portes, comme le Musée national des Amérindiens. D'autres, comme le Whitney Museum à New York, sont restés ouverts mais en laissant les visiteurs "payer ce qu'ils souhaitent".
Les associations de défense des droits civils enquêtent sur les conflits d'intérêts de Trump
Moins visible, mais peut-être plus efficace, les associations de défense des droits des citoyens sont sur le pied de guerre, à commencer par la puissante ACLU (Union américaine pour le libertés civiles). Et elle a décidé d'attaquer bille en tête.
En vertu de la "loi pour la liberté de l'information" (Freedom of Information Act), l'ACLU a réclamé aux agences fédérales tous les documents (mails, mémos, communication...) relatifs à de potentiels conflits d'intérêts de l'homme d'affaires et président. Reproduit sur son site, le courrier a été envoyé le 19 janvier, la veille de l'investiture du républicain, aux administrations compétentes.
L'association a d'ores et déjà engagé cent personnes supplémentaires pour préparer d'éventuelles actions pour défendre la liberté d'expression ainsi que les droits des femmes, des immigrants, des homosexuels et des minorités. L'ACLU en a les moyens grâce à... Donald Trump ! Depuis son élection, les dons affluent, au point qu'elle s'est constituée un trésor de guerre de 47 millions de dollars. Une somme qui sera employée pour combattre toute violation des droits civils par le nouvel exécutif.
La Californie s'apprête à guerroyer contre le climatosceptisme de Trump
Certains Etats sont également entrés en fronde ouverte contre le président républicain, dont la richissime Californie, siège de la Silicon Valley. Les démocrates, qui détiennent les deux tiers des voix au Parlement de Californie, ont ainsi proclamé leur désaccord total avec les visions climatosceptiques du nouveau chef de l'Etat américain.
Pour se défendre, raconte le New York Times, ils ont fait appel à Eric Holder, ancien ministre de la Justice de Barack Obama. Ce grand connaisseur de la législation fédérale les représentera dans les bras-de-fer à venir contre Washington. Début d'une sécession annoncée ? L'ambiance est telle que le gouverneur de Californie, Jerry Brown, s'est engagé à poursuivre la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre avec d'autres pays sans passer par l'Etat fédéral.
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