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Etats-Unis : à San Diego, les décrets anti-immigration peinent à convaincre

Alors que le président américain a signé un décret pour lancer la construction d'un mur avec le Mexique, à quelques kilomètres de la frontière, à San Diego, en Californie, le projet laisse les habitants dubitatifs.

Article rédigé par Loïc Pialat
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
En Californie, le mur existe déjà. Il s'étale sur 75 kilomètres jusqu'à cette plage où il coupe l'océan Pacifique en deux. (FREDERIC J. BROWN / AFP)

L'interdiction de territoire américain visant sept pays à majorité musulmane voulue par Donald Trump semble compromise, mais le président américain n'a pas oublié l'idée d'un mur avec le Mexique. On l'a même vu signer un décret pour en lancer la construction. A San Diego, grande ville du sud de la Californie, la frontière, la plus fréquentée de l'hémisphère nord, n'est qu'à quelques kilomètres. Là-bas, l'idée d'un mur laisse dubitatif les habitants.

Un mur y coupe déjà l'océan Pacifique en deux

En Californie, le mur existe déjà. Il s'étale sur 75 kilomètres jusqu'à cette plage où il coupe l'océan Pacifique en deux. D'un côté, les arènes de Tijuna. De l'autre, Jim : "Des jeunes gens peuvent passer au-dessus de ce mur facilement, explique le retraité en promenade. C'est mieux que rien  mais est-ce que c'est efficace ? Ce n'est pas à moi qu'il faut le demander."

En plus du Mur, l'administration Trump pourrait expulser jusqu'à huit millions de personnes selon le Los Angeles Times. Rien, en somme, pour rassurer Angela, sans papier. "Je ne suis pas en colère, soupire-t-elle. Contre qui je pourrais l'être? Non, je suis inquiète pour ma famille. J'ai fait ma vie ici. Ca fait plus de trente ans que je suis aux Etats-Unis."

Des infrastructures et des agents plutôt qu'un mur

Même le monde des affaires s'interroge. "La ville de San Diego exporte l'équivalent de 5 milliards et demi de dollars en marchandises vers le Mexique, explique Paola Avila, vice-présidente de la chambre de commerce de San Diego. Et c'est sans tenir compte de l'industrie des services... Quand une économie prospère, l'autre en profite. Nous sommes liés. Nous partageons une culture, des gens, une main d'oeuvre." Paola Avila préférerait que l'argent du Mur soit investi dans les infrastructures et l'embauche d'agents : à San Diego, traverser la frontière légalement peut en effet prendre des heures.

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