Sommets enneigés, montagnes helvétiques et foultitude de grands de ce monde. Près de 3 000 décideurs économiques et politiques, dont la Première ministre britannique Theresa May et le secrétaire d'Etat américain John Kerry, sont attendus au Forum économique mondial de Davos (Suisse), du 17 au 20 janvier. Outre la présence de la chanteuse Shakira et de l'acteur Matt Damon, que faut-il attendre de l'édition 2017 ?Xi Jinping en nouveau champion du libre-échangeIl est devenu de bon ton, selon le quotidien économique L'Agefi, d'expliquer pourquoi on "ne retournera plus" à Davos. Un nouvel arrivant, cette année, est pourtant attendu en sauveur par le gratin de l'économie mondiale : le président chinois, Xi Jinping. Le dirigeant de la deuxième économie de la planète prendra la parole mardi. Il devrait assurer à une élite économique secouée par les incertitudes politiques aux Etats-Unis et en Europe que Pékin est prêt à prendre le relais du libre-échange."A la lumière des derniers développements et nouveaux défis sur la scène internationale, le président Xi va exposer la vision de la Chine sur la mondialisation économique, (...) mettre en avant les propositions et projets chinois (...) et montrer que la Chine est un pays responsable d'importance majeure", a ainsi expliqué en termes plus codés Li Baodong, vice-ministre des Affaires étrangères chinois.Une réponse aux tentations protectionnistesCar l'inquiétude croît, dans les cercles des dirigeants économiques, après le Brexit et la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine, perçus comme deux traductions politiques de revendications protectionnistes. Toutes ou presque favorables à la mondialisation, les personnalités économiques présentes à Davos devraient donc profiter des médias pour passer à la contre-offensive. Et dénoncer les méfaits qu'ils attribuent au protectionnisme et aux barrières.Question d'autant plus urgente, à leurs yeux, que Donald Trump s'installera vendredi 20 janvier à la Maison Blanche pour diriger la première économie du monde. Or le magnat de l'immobilier a bâti son succès électoral sur la lutte contre la mondialisation libérale qui détruirait les emplois américains.La prise en compte des inégalités comme facteur de risqueLes plus grosses fortunes de la planète – ou leurs représentants – seraient-elles devenues soucieuses des inégalités ? Elles les prennent au moins en compte comme facteur de risque. Le 11 janvier, les organisateurs du Forum de Davos ont ainsi publié leur tableau des principaux risques pour 2017. Et "les inégalités de revenus, les divisions sociales et le réchauffement climatique arrivent en tête", rapporte Le Figaro.Pour en souligner la teneur explosive, le compte Twitter du Forum économique mondial reprend même l'information principale du rapport publié le 16 janvier par l'ONG britannique Oxfam : "Huit personnes sur la planète détiennent autant de richesses que les 3,6 milliards les plus pauvres. Il faut rééquilibrer cette société injuste." Eight men have the same wealth as 3.6 billion of the world's poorest people. We must rebalance this unjust economy https://t.co/xwIZFOrCzp pic.twitter.com/w8pBoaRCRR— World Economic Forum (@Davos) 16 janvier 2017Si Oxfam prône "la redistribution", le Forum économique mondial évoque plus modestement une gouvernance "responsable". Et fait savoir, selon Le Figaro, que "les principaux facteurs de risques peuvent être inversés en créant des sociétés plus inclusives basées sur la coopération internationale et une vision à long terme". Un palmarès des pays les plus "inclusifs", désignés comme modèles, a d'ailleurs été publié sur le site du forum de Davos. La Norvège, le Luxembourg et la Suisse forment le trio de tête. La France ne figure pas parmi les dix premiers du classement.These are the most inclusive economies in the world https://t.co/WnrHLUqmP7 pic.twitter.com/626BsArlAn— World Economic Forum (@Davos) 16 janvier 2017