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"C'est notre guerrier" : les soutiens de Donald Trump expliquent leur choix

Les soutiens du magnat de l'immobilier se sont rassemblés à Cleveland, dans l'Ohio, à l'occasion de la convention républicaine. Francetv info leur a demandé pourquoi ils ont choisi le milliardaire.

Article rédigé par Mathieu Dehlinger - Envoyé spécial à Cleveland (Etats-Unis),
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 5min
Kraig Moss, partisan de Donald Trump, chante dans les rues de Cleveland (Etats-Unis), le 19 juillet 2016. (MATHIEU DEHLINGER / FRANCETV INFO)

Chapeau de cow-boy vissé sur la tête, Kraig Moss gratte sa guitare pour chanter une ode à Donald Trump. Après avoir fait la tournée de ses meetings ces derniers mois, le chanteur de 57 ans n'a pas été invité à la convention républicaine qui se tient à Cleveland du 18 au 21 juillet. Mais qu'importe ! Il s'est installé à quelques mètres de la zone sécurisée qui accueille l'événement, dans la grande rue annexée par les médias américains, pour proclamer son amour du milliardaire.

"Donald Trump dit ce qu'il pense vraiment, il n'édulcore pas ses propos, explique Kraig Moss. J'apprécie sa position sur la protection des frontières, son idée d’aider davantage les vétérans. Aujourd’hui, ils sont moins bien traités que les clandestins. Et puis, il y a son discours sur le commerce extérieur : soit c’est fabriqué aux Etats-Unis, soit il y aura une taxe sur le produit fabriqué à l'étranger. Ça va booster notre économie."

Kraig Moss lui a consacré tout un album. Les titres sonnent comme les punchlines du candidat : "Sauver notre nation", "Les Américains gagneront", "Que nos voix soient entendues", "Rendons sa grandeur à l'Amérique", "Nous allons construire un mur" et, bien évidemment, "Donald Trump président". Pour autant, le chanteur reste critique sur certaines de ses positions. "Il isole trop les musulmans, estime-t-il. Il ne faut pas les bannir eux spécifiquement, il faut interdire temporairement l’entrée sur le territoire américain, mais pour tout le monde."

Donald Trump, un "guerrier" contre les clandestins

A ses côtés, Michael Krems se présente comme son "manager". Il raconte comment lors d'un meeting, il a réussi à faire signer son exemplaire de The Art of the Deal, le premier livre de Donald Trump. "J’ai dû hurler pour passer malgré la présence des services secrets, mais j’y suis arrivé", s'enthousiasme-t-il en racontant l'épisode. "Ce n’est pas un politicien traditionnel, explique-t-il. Il comprend les préoccupations des gens. Quand il parle d’immigration, je suis d’accord." Et il n'hésite pas à amalgamer :  "Il y a tellement de drogues qui traversent nos frontières. Et on ne peut pas laisser ces gens tuer des Américains. Bon bien sûr, ils ne sont pas tous mauvais, mais ceux qui sont expulsés reviennent."

A quelques centaines de mètres de là, Corky Haines jubile. Cette grand-mère de 68 ans assiste à sa toute première convention. Sur sa robe rouge pétant, le nom de Donald Trump brille : "C'est notre guerrier !" Déléguée de l'Arizona, Etat frontalier avec le Mexique, elle a particulièrement apprécié son discours sur l'immigration. "On doit faire respecter nos lois, argumente-t-elle. On a besoin de frontières et je ne dis pas ça parce que je suis contre l’immigration, j’ai beaucoup d’amis hispaniques. Je suis contre les clandestins, ça ne fait pas de moi une raciste ou une bigote. On voit bien tout ce qui nous arrive, tous ces cartels de la drogue, toutes ces maladies… Il faut qu’on sache qui on laisse entrer."

"Il va sauver notre pays !"

"Le mur qu'il promet, il ne fera pas, rétorque Patti Adair, déléguée de l'Oregon. Mais il va reconstruire notre pays et le sauver." Elle a mis plus de temps à être charmée par l'homme d'affaires. Le candidat a même été l'objet de disputes entre elle et son fils, fervent partisan du milliardaire. "Il a fini par me convaincre, reconnaît-elle. Vous avez vu ses enfants ? Ils sont brillants. Vous ne pouvez pas élever des enfants comme ça et être une mauvaise personne." Pour son plus grand bonheur, toute la famille Trump ou presque s'exprime lors de la convention.

A défaut d'avoir obtenu des invitations pour l'événement, d'autres partisans donnent de la voix sur la place centrale de Cleveland, où se rassemblent également les anti-Trump. Kevin, 22 ans, vit dans la banlieue de la ville. Il a longtemps soutenu John Kasich, le gouverneur de l'Ohio, beaucoup plus modéré que l'homme d'affaires, mais il a fini par se rallier à sa cause. "Je sais que de nombreuses personnes s’inquiètent de son élection, mais il a déjà adouci son comportement, estime le jeune étudiant en sciences politiques. Et puis les mécanismes du système politique américain, la séparation des pouvoirs, l’empêcheront de faire des choix destructeurs."

"Vous voulez parler à un raciste ?"

Un peu plus loin, d'autres plaident au contraire pour que Donald Trump aille le plus loin possible. La convention républicaine a aussi attiré des suprémacistes blancs, comme Richard Spencer. "Vous voulez parler à un raciste ?", demande sa pancarte. A ceux qui l'approche, il sert son discours sur la nécessité de construire "un Etat blanc". "Ce serait un rêve, on pourrait développer notre potentiel", s'enthousiasme-t-il. A ceux qui ne seraient pas d'accord avec lui, Richard Spencer propose tout simplement de s'installer en Afrique. A l'entendre, la candidature de l'homme d'affaires ne fait que le galvaniser : "Donald Trump éveille les consciences, petit à petit."

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