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Pourquoi la crise financière et l'engrenage de la dette ?

A l'heure d'un énième sommet européen pour sauver l'euro et sortir de la crise, les 28 et 29 juin 2012 à Bruxelles, retour sur les origines de l'endettement des Etats et de l'engrenage de la hausse des taux d'intérêt.
Article rédigé par Catherine Le Brech
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Vue de la courbe indice Ibex-35, le 12 Juin 2012, à bourse de Madrid. (AFP/JAVIER SORIANO)

La crise a débuté en 2007 aux Etats-Unis dans la foulée du développement anarchique du marché américain des hypothèques vers les ménages les moins solvables (subprimes) et le retournement du marché mettant en faillite ces mêmes ménages. Elle s’est rapidement propagée à l'ensemble du système bancaire international.

Au départ, des banques américaines ont subi des pertes abyssales, comblées en partie par le gouvernement américain. Mais ce dernier a refusé catégoriquement de renflouer Lehman Brothers qui a fait faillite le 15 septembre 2008.

Face à la panique sur les places financières du monde entier, les Etats ont dû alors injecter des sommes considérables pour renflouer les banques et éviter l’effondrement de toute l’économie. Ils ont emprunté beaucoup d’argent – mettant sur le marché une masse énorme d’obligations – pour le prêter aux banques qu’il fallait sauver de la crise financière.

 

Le siège de la banque Lehman Brothers sur la 6e avenue à New York, le 14 septembre 2008, la veille de sa faillite retentissante. (Michael Nagle/Getty Images/AFP)

 

Ce sauvetage, effectué sans condition, a permis aux banques d’utiliser les fonds prêtés pour spéculer et acheter des dettes… d’Etat. Comprendre : elles ont prêté à un taux d’intérêt élevé l’argent que les Etats avaient prêté à taux nul.

Et cerise sur le gâteau, elles ont fait appel aux agences de notation censées mesurer le niveau de risque pris les spéculateurs. Lesquelles ont annoncé que les Etats risquaient de ne jamais pouvoir rembourser leurs dettes. Résultat : banques et institutions financières se sont servies de l’abaissement des notes souveraines pour exiger de leurs débiteurs des taux d’intérêt plus élevés.

Des économies européennes très endettées
C’est ce qui est arrivé aux économies européennes comme la Grèce, le Portugal, l’Irlande, l’Espagne, l’Italie : leurs obligations de dette, en grand nombre sur les marchés, n’ont pas trouvé preneur en suffisance. Bilan : leur valeur a chuté et, parallèlement, leur taux d’intérêt a augmenté. Conséquence : ces obligations ont été rachetées à vil prix par les mêmes institutions financières et les Etats se sont encore plus endettés.

Un phénomène que la Banque centrale européenne tente de contrer épisodiquement. Comment ? En rachetant les obligations des pays membres de la zone euro sur le marché secondaire, qui n'est ni plus ni moins que le marché de l'occasion des obligations.

 

Le rôle de la BCE en cas de surchauffe de l’économie

AFPTV, le 15 juin 2012

 

Autre conséquence : alors même que ces pays ont besoin de liquidités pour relancer leur croissance et réduire leur dette, ils se retrouvent à devoir emprunter à un coût plus élevé.

Dès lors, les institutions financières ont exigé des gouvernements de mettre en place des plans d’austérité dans tous les pays européens, pour diminuer les dépenses publiques. Lesquels freinent l’économie et les rentrées fiscales, amènent la récession et donc… augmentent la dette si la croissance n'est pas au rendez-vous.

Quant aux institutions financières, elles ont continué à faire des profits...

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