Polanski : ni procès par contumace, ni abandon des poursuites
La Suisse attend. Elle attend que la justice américaine en ait fini avec les batailles de prétoires pour envoyer outre-atlantique son médiatique prisonnier.
_ Il n'y a plus que ça à faire après la double défaite judiciaire essuyée par le cinéaste franco-polonais, 76 ans, poursuivi aux Etats-Unis pour une affaire de mœurs impliquant une mineure et remontant à 1977.
La première bataille perdue était justement conduite par la victime, Samantha Geimer, aujourd'hui âgée de 46 ans. Ayant pardonné au cinéaste, elle demandait l'abandon des poursuites. Cette mère de trois enfants explique qu'elle souffre aujourd'hui de se voir revenir sous les projecteurs médiatiques pour cette affaire. Son avocat avait déposé la requête le 23 mars, expliquant dans son argumentaire que les poursuites étaient “dépourvues d'objet aujourd'hui, sinon celui de faire avancer
une carrière politique”. La Cour d'appel n'a pas eu la même analyse et elle a maintenu la procédure.
Deuxième front, ouvert cette fois directement par les avocats du cinéaste : le jugement par contumace. En 1977, le réalisateur a passé 42 jours en prison dans le cadre d'une expertise psychiatrique. Il s'est ensuite enfui sans attendre le résultat de son procès, de crainte que la justice ne revienne sur l'accord passé à l'époque, à savoir que cette peine serait considérée comme solde de tout compte. Les avocats demandaient à revenir à cet accord avec la proposition suivante : Polanski plaide coupable, le tribunal le condamne à 42 jours qu'il a déjà effectué, et tout le monde rentre à la maison. Ils plaidaient que, dans ce cas, Roman Polanski n'avait pas besoin de venir aux Etats-Unis, et qu'il prendrait acte du jugement depuis son chalet de Gstaad. Second refus de la cour d'appel californienne, qui se conforme à l'avis déjà donné fin janvier par une juridiction de première instance. Le dernier acte de cette histoire devrait donc bien avoir lieu sur le territoire américain à moins que les défenseurs du cinéaste ne tente leur - mince - chance devant la cour suprême californienne... ou que la Suisse ne s'oppose à l'extradition.
Grégoire Lecalot, avec agences
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