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Obama veut restaurer la grandeur de l'Amérique : "oui le monde a changé mais cela ne doit pas nous décourager"

Barack Obama a prononcé cette nuit son traditionnel discours sur l'état de l'Union. Un grand oral devant le Congrès, où les Républicains ont désormais la majorité à la Chambre des représentants. Le président américain s'est dit déterminé à réduire les dépenses publiques, tout en plaidant pour une relance de l'innovation. Barack Obama qui a demandé aux Républicains et aux Démocrates de travailler ensemble et de faire preuve d'imagination budgétaire...
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"SUPPRIMEZ LES NICHES FISCALES"

Barack Obama a donc affiché hier ses priorités pour 2O11. Dans son discours sur l'état de l'Union prononcé devant les deux chambres du Congrès, le chef de la Maison blanche a estimé que l'ordre économique mondial avait changé et a appelé les Etats-Unis à investir et à innover. "Oui le monde a changé. La lutte pour les emplois est réelle. Mais cela ne doit pas nous décourager. Cela doit nous stimuler", a lancé le président américain. Les secteurs de l'éducation et de la recherche doivent impérativement être soutenus, a-t-il notamment insisté. Barack Obama a aussi appelé le Congrès à baisser le taux de l'impôt sur les entreprises, sans abandonner les efforts de réduction du déficit. " Ce soir, je demande aux Démocrates et aux Républicains de simplifier le système. Supprimez les niches fiscales. Uniformisez les règles et utilisez les économies pour abaisser le taux de l'impôt sur les sociétés pour la première fois en 25 ans, sans augmenter notre déficit", a-t-il lancé.

LE GEL DES DÉPENSES SUR CINQ ANS

Car la priorité aujourd'hui, c'est précisément de juguler la dette. "Maintenant que le pire de la récession est passé, nous devons faire face au fait que notre État dépense plus qu'il ne gagne. Ça n'est pas tenable", a dit le président américain, qui propose un gel sur cinq ans des dépenses fédérales, sans toucher cependant ni à Medicare ni aux dépenses de la Sécurité sociale. Objectif : réduire le déficit budgétaire (1.300 milliards de dollars) de 400 milliards de dollars en dix ans. Une proposition qui, même si elle ne va pas jusqu'aux coupes budgétaires massives réclamées par les Républicains, est un pas vers le camp adverse. Des Républicains à qui le Barak Obama a en revanche fait grincer les dents en proposant la fin de cadeaux fiscaux accordés aux groupes pétroliers. "Je ne sais pas si vous avez remarqué mais elles (les entreprises pétrolières) se débrouillent très bien toutes seules. Au lieu de subventionner l'énergie du passé, investissons dans celle de demain", a-t-il déclaré.

"80% DE L'ÉLECTRICITÉ AMÉRICAINE PROVIENDRONT DE SOURCES D'ÉNERGIES PROPRES en 2035"

"Avec davantage de recherches et de motivations, nous pouvons réduire notre dépendance au pétrole avec des biocarburants et devenir le premier pays à compter un million de voitures électriques en circulation d'ici à 2015 ", a poursuivi le président américain. Mais son ambition va plus loin. "Ce soir je vous mets au défi de vous fixer comme moi un nouvel objectif : d'ici à 2035, 80% de l'électricité américaine proviendra de sources d'énergies propres", a-t-il lancé.

"NOUS PROGRESSERONS ENSEMBLE OU PAS DU TOUT"

Après la défaite de son camp aux élections de mi-mandat en novembre denier, Barack Obama s'est exprimé devant une Chambre des représentants dominée par les Républicains et un Sénat à une très courte majorité démocrate. Barack Obama qui est donc obligé, aujourd'hui plus qu'hier, à un effort de coopération avec l'opposition s'il veut éviter un immobilisme qui pourrait lui être fatal à la prochaine présidentielle, à laquelle il sera vraisemblablement candidat. " De nouvelles lois ne seront adoptées qu'avec le soutien des Démocrates et des Républicains. Nous progresserons ensemble, ou pas du tout, car les défis auxquels nous sommes confrontés dépassent les partis et les politiques", a-t-il dit hier soir à l'adresse de ses amis et de ses ennemis.

Cécile Mimaut, avec agences

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