Obama, un candidat sous très haute surveillance
"Nous nous souvenons tous que Bobby Kennedy a été assassiné en juin en Californie." En tentant maladroitement de justifier, le mois dernier, sa détermination à rester en course, Hillary Clinton avait déclenché la polémique. Mais elle avait aussi dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas : celui qui fait la course pour devenir le premier président noir des États-Unis pourrait être visé par un attentat.
Barack Obama fait depuis longtemps l'objet d'une surveillance toute particulière. Depuis mai 2007, le candidat et sa famille sont protégés par le "Secret Service", la police qui assure la sécurité du président des États-Unis. Jamais candidat n'avait été placé sous surveillance si tôt dans une campagne. À titre de comparaison, John Mc Cain est lui protégé par le "Secret Service" depuis à peine quelques jours.
Nom de code : "renégat"
Hélicoptères, détecteurs de métaux et chiens renifleurs à l'entrée des meetings, hommes à lunettes noires et oreillettes dans tous les recoins... Le dispositif de sécurité mis en place pour Obama s'est étoffé en même temps que sa popularité. Difficile, pour ne pas dire impossible, aujourd'hui, d'approcher le candidat. Les hommes de la sécurité y veillent, eux qui ont donné à Obama l'étrange nom de code de "Renegade" (renégat)...
Pourquoi Barack Obama serait-il plus menacé que n'importe quel autre candidat ? Pour une seule raison, répond Bennie Thompson, président de la commission de la sécurité intérieure à la Chambre des représentants : parce qu'il est noir. En demandant le renforcement de la protection du candidat, en janvier dernier, Thompson affirmait : "En tant que citoyen africain-américain, j'ai été témoin de certains des jours les plus sombres de notre histoire et je sais personnellement que la haine peut conduire à des actes de violence extrêmes".
Des actes de violence comme les assassinats du démocrate Robert Kennedy, pendant les primaires démocrates, et du pasteur noir Martin Luther King. Survenus il y a quarante ans, presque jour pour jour.
Céline Asselot
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