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Obama mise tout sur l'emploi

Le président des Etats-Unis, Barack Obama, a prononcé cette nuit le traditionnel discours sur l'état de l'Union. Pour tenter de sortir de la mauvaise passe dans laquelle il est englué avec plusieurs défaites électorales coup sur coup, Barack Obama a axé son discours sur l'emploi. Il a assuré qu'il garderait le cap des réformes qu'il s'est fixé.
Article rédigé par franceinfo
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En 2010, Barack Obama affirme avoir une obsession : l'emploi. Au cours de son premier discours sur l'Etat de l'Union, prononcé devant les parlementaires au Capitole, il l'a chanté sur tous les tons : “L'emploi sera notre priorité numéro un en 2010”, martèle-t-il. “Je veux voir un projet de loi consacré à l'emploi sur mon bureau sans délai”, a-t-il insisté. le sujet est au sommet des préoccupations des Américains, alors que le taux de chômage est bloqué à 10% aux USA.

Emploi et économie seront les mamelles des élections de mi-mandat, en novembre. Et Barack Obama aura fort à faire pour éviter une bérézina électorale à son camp. Les résultats des dernières élections partielles de gouverneurs sont sans appel : les démocrates les ont toutes perdues. Malgré ces difficultés, le locataire de la Maison Blanche s'est offert un discours offensif, se permettant plusieurs plaisanteries et appelant les parlementaires à dépasser “les pesanteurs” du système politique au
bénéfice des Américains. “Nous ne sommes pas de ceux qui renoncent. Je ne suis pas quelqu'un qui renonce”, affirme-t-il.

Pour redresser la barre et répondre aux attentes déçues, Obama compte tailler sa future loi aux mesures des petites et moyennes entreprises, et veut proposer un crédit d'impôt pour les entreprises qui embauchent et des exonérations d'impôt pour celles qui investissent.
_ Le président propose donc de consacrer une partie des sommes “remboursées par Wall Street” au financement des PME. Il renouvelle aussi son idée de taxe sur les bénéfices de plus grosses banques, non pas pour les “punir”, jure-t-il, mais pour “protéger notre économie”. Il a justifié la nécessité de sauver les établissements financiers au début de son mandat : “Notre tâche la plus urgente au début (de mon) mandat a été de sauver les banques qui avaient contribué à provoquer cette crise. Ce n'était pas facile à faire. J'ai détesté le faire. Vous avez détesté le faire”.

PLAN D'ECONOMIES EN 2011

Il propose aussi de pénaliser les entreprises qui délocalisent et de privilégier les grands travaux d'infrastructure et les énergies vertes.

L'opposition républicaine et nombre de démocrates s'inquiètent de voir filer le déficit budgétaire, qui s'élève à 1.400 milliards de dollars. Avant de s'occuper de la santé du porte-monnaie national, Obama répète, une fois encore, qu'il faut d'abord relancer l'emploi. Mais en 2011, promet-il, ce sera “ceinture”, et pendant trois ans. Il annonce un gel partiel des dépenses budgétaires sauf pour la sécurité nationale, et la sécurité sociale : “Nous parcourrons le budget ligne par ligne à la recherche de programmes qui ne sont pas efficaces et coûtent trop cher, et nous les supprimerons. Nous avons déjà identifié des opportunités de réaliser 20 milliards de dollars d'économie”. L'administration en espère 250 milliards de dollars d'économies.

Barack Obama est aussi revenu sur les engagements militaires américains, promettant un retrait d'Irak d'ici le mois d'août, tout en restant plus vague sur l'Afghanistan. Il a aussi proposé d'abolir la loi sur l'homosexualité dans l'armée, qui empêche les homosexuels déclarés de servir.

Il a également appelé les parlementaires à ne pas faire obstacle à la réforme du système de santé.

Quoiqu'il n'ait pas été hué, son discours a été fraîchement accueilli par l'opposition, qui a dénoncé par exemple le dirigisme de ses positions économiques ou le coût des mesures qu'il envisage, de nature à creuser encore la dette.

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