Cet article date de plus de treize ans.

Obama envisage de fermer Guantanamo d'ici un an

Barack Obama a l'intention de publier un décret présidentiel demandant la fermeture de Guantanamo d'ici un an. La nuit dernière, le Pentagone a annoncé avoir demandé une suspension de 120 jours de la procédure judiciaire pour les détenus de la base navale américaine à Cuba. Le juge militaire Stephen Henley a accepté cette suspension.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Radio France © France Info)

Le président américain prépare un décret présidentiel demandant la fermeture de Guantanamo d'ici un an. On ignore quand la Maison Blanche va publier ce décret. Ce qui est sûr c'est que la nouvelle administration a fait une requête de suspension de 120 jours de la procédure judiciaire pour les détenus dans une motion déposée à la demande du président Obama et du secrétaire à la Défense Robert Gates mardi soir non seulement pour cinq détenus accusés dans les attentats du 11 septembre mais aussi pour tous les autres détenus dans la mesure où ce réexamen pourrait entraîner des modifications dans une procédure largement critiquée. Au total, 21 personnes incarcérées à Guantanamo sont inculpées de crimes de guerre dont les 5 accusés des attentats du 11 septembre.

"Le juge a accepté la motion" de l'accusation demandant la suspension des procédures pour 120 jours, à la demande du nouveau président des Etats-Unis, a déclaré à la presse Jo Dellavedova, un porte-parole des commissions militaires. Plus tôt dans la matinée, le juge militaire Patrick Parrish avait fait de même dans le dossier Omar Khadr, un Canadien arrêté à 15 ans et dont le procès pour crimes de guerre devait s'ouvrir lundi devant un tribunal d'exception.

Ni cour martiale ni cour fédérale, pendant leur courte vie, les commissions militaires ont condamné Salim Hamdan, ancien chauffeur d'Oussama ben Laden, à cinq ans et demi de prison, dont cinq déjà crédités et Ali Hamza Ahmad al-Bahlul, propagandiste d'Al-Qaïda, à la perpétuité. Contre tous les principes du droit américain, ces tribunaux acceptaient comme preuve des éléments recueillis sous la contrainte et les preuves indirectes, c'est-à-dire que les témoins ne venaient pas confirmer à la barre.

Par quoi ces commissions seront-elles remplacées ?

La plupart des avocats de la défense, militaires et civils, de même que les associations de défense des droits de l'homme plaident pour que les détenus qui seront inculpés à l'issue du réexamen de chaque dossier au cas par cas, soient traduits devant des tribunaux fédéraux. "C'est une première grande étape mais ce n'est qu'une étape'', a souligné Gabor Rona, le directeur international de l'organisation Human Rights First.

''La suspension des commissions militaires aussitôt après la prise de fonctions du président Obama est un signe du caractère d'urgence qu'il a ressenti pour inverser le cours destructeur pris par l'administration précédente dans sa lutte contre le terrorisme'', a ajouté Gabor Rona. Les membres des familles des victimes des attentats du 11 septembre 2001, également présents à Guantanamo, ont fait savoir qu'ils s'opposaient à tout retard supplémentaire dans la tenue des procès des hommes accusés de ces attentats.

Les procureurs militaires ont reçu l'ordre directement de M. Gates de "donner suffisamment de temps à la nouvelle administration pour réexaminer les dossiers des détenus actuellement à Guantanamo qui n'ont pas été déclarés libérables ou transférables". Elle devra ensuite "déterminer s'ils peuvent être poursuivis pour des délits qu'ils auraient commis et quelle juridiction sera la mieux appropriée pour de futures poursuites".

Caroline Caldier avec agences

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.