Nafissatou Diallo entendue pendant huit heures par le procureur
A la sortie de cette audience de huit heures Kenneth Thompson a débuté sa conférence de presse par un éclaircissement. Nafissatou Diallo "n'a jamais prononcé les mots" qui lui ont été attribués par le New York Times, a martelé son avocat. Une phrase qui avait jeté le doute sur la solidité de l'accusation.
Le quotidien avait traduit une phrase de la femme de chambre adressée à un détenu au téléphone par cette phrase : "ce type a beaucoup d'argent, je sais ce que je fais" .
D'après le journal, les enquêteurs ont mis plusieurs semaines avant de réussir à traduire cet échange téléphonique en peule, l'ethnie d'origine de Mme Diallo. D'autres médias avaient d'ailleurs indiqué que la traduction de ces propos, difficile, n'était pas limpide et posait quelques questions.
Dans une interview donnée à la télévision américaine ABC et diffusée lundi et mardi, Nafissatou Diallo a assuré qu'elle n'a jamais prononcé les mots qui lui sont prêtés par le quotidien. La femme de chambre dit qu'elle a déclaré "je sais ce que je fais" au moment où elle évoquait, au téléphone, le fait de recourir à un avocat.
Autre élément délivré par l'avocat : la femme de chambre de l'hôtel Sofitel a le droit de poursuivre l'ancien chef du FMI au civil pour demander des dommages et intérêts. "Mlle Diallo a le droit d'engager sa propre action en justice" au civil, en plus de l'action en justice au pénal lancée par le ministère public.
Selon l'Organisation communautaire africaine, Nafissatou Diallo fera une déclaration publique aujourd'hui à 18h (heure de Paris) à New York. Objectif selon l'organisation : remercier ceux qui la soutiennent depuis le début de l'affaire. La jeune femme ne répondra pas aux questions des journalistes.
Caroline Caldier, avec agences
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