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Les services publics américains menacés de paralysie, faute d'accord sur le budget

Cela s'appelle un "shutdown", un blocage total du gouvernement américain. Ce soir à minuit, heure locale, faute d'accord sur le budget, tout le gouvernement fédéral va s'arrêter. Seuls les fonctionnaires "indispensables" iront travailler. Les quelque 800.000 autres seront priés de rester chez eux et personne ne sera payé !
Article rédigé par franceinfo
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Cela fait des semaines que républicains et démocrates négocient. Ils l'ont encore fait cette nuit avec Barack Obama, qui a parlé de "quelques progrès". Mais la vérité c'est que personne n'est d'accord, ni sur le montant des dépenses à réduire, ni sur les postes à couper.

Dans leur contre-proposition de budget pour l'exercice 2012, intitulée "Chemin vers la prospérité", les adversaires républicains du président américain à la Chambre des représentants réclament des coupes drastiques dans les dépenses de l'Etat. Et de promettre plus de 4.000 milliards de dollars d'économies sur 10 ans. Comment ? En réduisant notamment les dépenses de santé, ce qui passerait par une réforme des programmes d'assurance-maladie pour les personnes âgées (Medicare) et pour les ménages les plus modestes (Medicaid).

Objectif, réduire le déficit américain - qui devrait atteindre environ 1.600 milliards de dollars cette année - et éviter "une crise de la dette", assure le républicain Paul Ryan, président de la commission du Budget de la Chambre.

Sur "l'objectif final", l'administration américaine est d'accord. Mais le porte-parole de la présidence, Jay Carney s'oppose "catégoriquement à son approche". Pourquoi ? Parce que " tout projet de réduire notre déficit doit refléter les valeurs américaines de justice et de partage des sacrifices. Le plan du représentant Ryan échoue à cet égard ", estime le démocrate.
_ Et là où le bas blesse, c'est notamment sur la politique de réduction d'impôts envisagée par les républicains... au bénéfice des entreprises et des plus riches. Selon Jay Camey, le plan républicain "réduit les impôts pour les millionnaires et les groupes de pression" tout en faisant peser un fardeau plus lourd sur les plus démunis.

Peut-être, mais pour Paul Ryan, il suffit de sortir la calculette pour couper court aux critiques. La contre-proposition républicaine permettrait de dépenser 6.000 milliards de dollars de moins que la proposition de budget du président Obama et d'éviter "une austérité à l'européenne".

Barack Obama espère malgré tout qu'une nouvelle nuit de négociations permettra de déboucher sur un accord dans les heures qui viennent, faute de quoi l'administration et les services publics non-essentiels seront paralysés à partir de minuit (heure locale), condamnant quelque 800.000 employés fédéraux au chômage technique.

Cécile Mimaut, avec agences

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