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Législatives aux USA : la vague conservatrice

Le revers électoral annoncé pour le camp de Barack Obama se confirme après les législatives aux Etats-Unis. Mais il est moins sévère que certains le prévoyaient. Les républicains se sont emparés de la Chambre des représentants, et font une percée chez les gouverneurs. En revanche, ils ne semblent pas en mesure de faire la même chose au Sénat. Le calendrier politique du président n'en sera pas moins bouleversé.
Article rédigé par franceinfo
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A l'heure où nous écrivons, les jeux ne sont pas encore complètement faits. Certes, la claque électorale annoncée par tous se confirme pour les démocrates, mais ils pourraient éviter de perdre complètement le Congrès. La situation au Sénat est en effet encore incertaine : selon des projections diffusées dans les médias américains, les républicains ne parviendraient pas à s'emparer de la majorité.

A la Chambre des représentants, le parti de l'éléphant a piétiné la majorité de Barack Obama. Les républicains ont facilement empoché les 39 sièges dont ils avaient besoin pour faire changer la Chambre de couleur. Les décomptes se poursuivent, mais les projections leur donnent une progression de 59 sièges. C'est à dire qu'Obama va subir une sanction plus sévère que celle qui a frappé Bill Clinton en 1994 (les républicains avaient conquis 54 sièges). Le président avait été réélu deux ans plus tard.

LE SENAT RESTERAIT DEMOCRATE

Conséquence : le président va probablement devoir parier sur sa réélection pour reprendre ses réformes. Symbole fort de cette situation, la cheville ouvrière de celle de la santé, Nancy Pelosi, va perdre son perchoir à la présidence de la Chambre, tout en conservant tout de même le siège californien qu'elle occupe depuis 23 ans. Les républicains ont d'ailleurs annoncé la couleur : “Nous nous mettrons tout de suite au travail pour réduire le déficit en coupant dans les dépenses fédérales l'année prochaine afin de les ramener aux niveaux de 2008”, a promis le probable chef de file du Grand Old Party, Eric Cantor.

Au Sénat en revanche, le tableau est moins sombre pour le président et son parti. Trente-sept sièges sur 100 étaient renouvelés et la majorité démocrate est grignotée, mais elle semble en passe de survivre. Les républicains prennent au moins six sièges à leurs adversaires, dont certains très symboliques. Ainsi, l'Illinois, ancien fief de Barack Obama, tombe-t-il dans l'escarcelle républicaine. Mais selon des projections diffusées dans les médias américains, ils ne pourraient pas atteindre l'objectif de dix sièges pour renverser la vapeur. Les démocrates conservent par exemple les Etats cruciaux de Californie et de Virginie occidentale.

Autre ligne de force de cette élection, plusieurs représentants de la nébuleuse ultra-conservatrice Tea party font leur entrée au Sénat, comme Rand Paul, du Kentucky et Marco Rubio, de Floride. Mais la “star” du mouvement, Sharron Angle, est battue par son adversaire démocrate, le chef de file du parti au Sénat, Harry Ried, dans le Nevada. Une autre figure de proue du mouvement, Christine O'Donnell, a été sèchement battue dans le Delaware.

GOUVERNEURS

Chez les gouverneurs, la progression des républicains est également forte. Lire notre article L'équilibre précédant l'élection était de 26 démocrates contre 24 républicains. Ce changement d'équilibre a de quoi inquiéter Barack Obama, car les Etats-Unis vont se lancer dans un redécoupage électoral avant la prochaine présidentielle, pour tenir compte des changements démographiques, et les gouverneurs jouent un rôle important dans la définition des circonscriptions.

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