Le Super Tuesday n'a pas mis fin au suspense
Départager clairement les candidats, avec d'un côté les disqualifiés et de l'autre les favoris et donc mettre plus ou moins fin à la course à l'investiture. Voilà à quoi sert, habituellement, le Super Tuesday. George W. Bush et John Kerry en 2004, le même George W. Bush et Al Gore en 2000 : les candidats qui sont sortis vainqueurs du "super mardi" étaient assurés d'être, quelques mois plus tard, investis par leurs partis respectifs.
Mais ce Super Tuesday 2008 ne se plie pas à la règle. Car contrairement à ce qu'espéraient les candidats, les résultats, trop serrés, n'ont pas réussi à éclaircir totalement la situation.
Côté républicain, John McCain (LIRE SON PORTRAIT) a certes pris une bonne longueur d'avance. Mais son principal adversaire, Mitt Romney s'accroche, avec sept États remportés. Et Mike Huckabee, qui paraissait en chute libre, fait son retour dans la course avec cinq Etats gagnés.
_ Des scores qui illustrent la résistance de la base conservatrice républicaine à la candidature de John McCain. Son soutien ferme à une guerre en Irak très controversée et ses prises de position progressistes sur l'immigration et la fiscalité lui ont aliéné une partie de l'électorat.
Prochaine étape décisive : l'Ohio et le Texas le 4 mars
La course à l'investiture républicaine pourrait bien n'être décidée que le 4 mars prochain, lorsque le Rhode Island, le Vermont et surtout le Texas et l'Ohio se rendront aux urnes.
Côté démocrate, si Hillary Clinton peut se targuer d'avoir gagné ce Super Tuesday, ce n'est que d'une très courte tête. Victorieuse en Californie, l'État
le plus convoité de la soirée et à New York, elle a laissé la majorité des
États en jeu à son rival Barack Obama. Tout est donc encore possible. Les experts américains estiment que leur duel pourrait n'être réglé que le 22 avril prochain, lors de la primaire de Pennsylvanie.
Soit plus tard, beaucoup plus tard que lors des primaires de 2000 et de 2004. Ce qui pourrait affaiblir le camp démocrate : pendant qu'ils mettent toutes leurs forces à se départager, Hillary Clinton et Barack Obama ne se battent en effet pas contre le camp républicain.
La bataille des primaires devrait donc durer encore plusieurs semaines. Et le coût de la campagne s'élever encore : Hillary Clinton a déjà dépensé 80 millions de dollars, son rival de l'Illinois, 85 millions.
_ D'ici le 4 novembre, pas moins d'un milliard de dollars devrait être englouti dans cette présidentielle.
Céline Asselot avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.