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Le Pérou bascule à gauche et inquiète les milieux d’affaires

Ollanta Humala remporte l'élection présidentielle au Pérou. Le candidat de la gauche devance d’une coute tête son adversaire Keiko Fujimori, qui reconnaît sa défaite. Il propose un gouvernement d’unité nationale pour tenter d’apaiser les investisseurs, inquiets des mesures économiques annoncées par le nouveau président. La Bourse de Lima est en chute libre.
Article rédigé par franceinfo
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"Nous avons longtemps attendu un gouvernement qui se préoccupe vraiment des pauvres". C’est la première déclaration d’Ollanta Humala au lendemain de l’élection présidentielle péruvienne. Le candidat de gauche revendique la victoire après le dépouillement de la plupart des bulletins de vote. L’ancien militaire l'emporterait avec 51,5% des voix devant Keïko Fujimorin, la fille de l'ancien dictateur Alberto Fujimori. Avant même l'annonce des résultats officielle, elle a reconnu sa défaite lundi soir.

Une victoire qui dérange les investisseurs

Dès l’annonce des premiers résultats, Ollanta Humala s’est voulu conciliant avec ses adversaires. "Nous voulons instaurer un gouvernement d'unité nationale", a-t-il lancé devant plusieurs milliers de supporteurs dans le centre de Lima. Une manière de rassurer ses plus farouches opposants : les milieux d’affaires.
_ Ces derniers s’inquiètent du passé radical de l’ancien militaire mais aussi de l’ombre de son ancien mentor en politique : le bouillonnant président vénézuélien, Hugo Chavez. Preuve de ces inquiétudes, la bourse de Lima est en chute libre ce lundi. Les opérations ont dû être suspendues ce lundi après une chute historique de 12,51% dès l’ouverture. Une baisse liée à la dégringolade des cours des principaux groupes miniers du pays après des craintes de nationalisation.

Lula plutôt que Chavez

Pourtant, Ollanta Humala a tout fait pour apparaître fréquentable pour les milieux d’affaires pendant la campagne. Il a troqué son uniforme pour un costume-cravate. Il soutient que son passé marxiste est derrière lui, promet qu'il n'accomplira qu'un seul mandat et a fait de nombreux efforts pour apparaître comme un modéré, à l'image du Brésilien Luis Inacio Lula da Silva.

Concrètement, il promet de maintenir un budget en équilibre, d'inclure dans le gouvernement des technocrates expérimentés et de respecter les investisseurs étrangers qui prévoient d'injecter 40 milliards de dollars dans des projets miniers et pétroliers au cours de la prochaine décennie.
_ Pas question pour autant de renoncer à une amélioration du niveau de vie des paysans pauvres, notamment via une renégociation des contrats d’exploitation des ressources naturelles (60% des revenus d’exportation).

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