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L'enquête sur DSK, ses zones d'ombres et ses incohérences

A quelle heure l'agression sexuelle présumée s'est-elle produite ? Pourquoi l'hôtel a-t-il mis une heure, selon certains, à alerter la police ? Un témoin était-il déjà présent dans la suite ? Les analyses de fluides corporels retrouvés dans la suite du Sofitel permettront aussi de déterminer si il s'est passé quelque-chose.
Article rédigé par franceinfo
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Au fur et à mesure que les heures passent, de nouveaux éléments de l'enquête apparaissent ; certaines zones d'ombre s'éclaircissent, d'autres s'occultent... Difficile de savoir vraiment où on en est - et ce n'est que le tout début : la police continue de rechercher de nouveaux indices, la défense fait de même. Et personne ne communique vraiment le fruit de ses avancées.

  • Un emploi du temps confus. Dominique Strauss-Kahn a quitté l'hôtel, sans passer par la réception, à 12h29 ou 12h30 samedi, selon les caméras de surveillance de l'hôtel. La femme de chambre, elle, est entrée peu après midi. Mais l'alerte n'a été reçue au 911, le numéro d'urgence de la police, qu'à 13h32, selon une source proche du dossier.

    Il y a donc un trou de plus d'une heure. Cette source a deux explications : ou bien la victime était trop choquée pour réussir à parler, tout de suite. Ou bien la direction de l'hôtel n'a pas voulu se précipiter, tellement l'histoire paraissait surprenante.

  • Les serrures électronique de l'hôtel pourraient aider. Il n'y a plus de clés, mais des badges, dans ces hôtels de standing. Toute ouverture de porte est donc enregistrée ; on peut même savoir combien de temps la porte est restée ouverte. On peut aussi savoir si c'est le badge du client, ou celui du personnel, qui a servi à ouvrir la porte.

    De quoi préciser encore un peu plus l'emploi du temps... En théorie, on devrait pouvoir savoir quand la femme de chambre est entrée.

  • Le “frère” de la victime qui n'est en fait qu'un ami. Le restaurateur de Harlem qui a été présenté comme le frère de la victime a en fait admis qu'il ne l'était pas : “je ne suis pas un menteur. Je n'ai jamais dit qu'elle était ma soeur de sang,
    je n'ai pas de soeur de sang aux Etats-Unis. C'est une bonne amie, une cliente régulière du restaurant”.

  • A moins qu'un autre employé du Sofitel ne soit entré dans la suite avant la femme de chambre. C'est le seul élément véritablement nouveau. La porte était entrouverte. Ou pas - on ne sait pas, encore. Un employé était en train de débarrasser le petit-déjeuner dans la suite. Il aurait dit à la femme qu'il pouvait faire la chambre.
    _ La femme de chambre est alors entrée avec son chariot.

  • Pas de caméras de surveillance dans les couloirs pour confirmer. Pas de caméras, ni dans les couloirs, ni dans les chambres, ni dans les suites. Il n'y avait des caméras que dans le lobby, et aux 1er et 2e étages, où se trouvent les salles de réunion.

  • Des fluides corporels en cours d'analyse. Enfin, s'il s'est passé quelque chose dans la chambre, la police le trouvera. Tout a été passé au peigne fin. Selon la chaîne de télévision ABC, des liquides corporels y ont été retrouvés.
    _ La femme de chambre aurait désigné aux policiers deux endroits où elle aurait craché après que DSK lui aurait imposé une fellation. Un grand morceau de tapis a même été emporté. Des prélèvements d'ADN ont été effectués sur un cure-dent, un verre, et des lentilles de contact jetables.

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