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L'Amérique latine sous haute tension

Après l'exécution du numéro 2 des FARC par l'armée colombienne en territoire équatorien, les relations entre la Colombie et ses voisins s'enveniment de plus belle. Bogota entend notamment porter plainte contre le Vénézuelien Hugo Chavez pour "financement de génocide".
Article rédigé par franceinfo
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Une partie du continent sud-Américain connait en ce moment une tension inédite depuis une dizaine d'années. Tout a "commencé" samedi avec l'élimination de Raul Reyes, le numéro 2 des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), en Equateur, par les militaires colombiens.

Depuis, rien ne va plus. Quito reproche à Bogota cette incursion sur son territoire, et a décidé hier soir de rompre ses relations diplomatiques avec le pays. A l'instar du Vénézuela, l'Equateur a posté des militaires le long de sa frontière d'avec la Colombie.

Les accusations portées ensuite par la Colombie à l'encontre des présidents équatoriens et vénézueliens, Rafael Correa et Hugo Chavez, ont rajouté de l'huile sur le feu. Des propos établissant des liens financiers entre ces derniers et la guérilla marxiste.

Un degré de plus dans la tension devait être atteint plus tard, lorsque Rafael Correa indiquait que l'attaque contre Reyes avait empêché une libération prochaine de douze otages des FARC, dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, détenue depuis plus de six ans. Ce qui a suscité la colère de ses proches, à l'encontre du président colombien Uribe. La guérilla a par ailleurs annoncé que Reyes souhaitait une réunion avec Nicolas Sarkozy.

Aujourd'hui, le Chili et le Brésil ont bien tenté de désamorcer la crise en proposant l'envoi d'une mission à la frontière Colombie-Equateur. Mais Alvaro Uribe a choisi pour sa part d'annoncer son intention de porter plainte contre Chavez devant la Cour pénale internationale, pour "soutien et financement d'un génocide".

Le président colombien a également accusé les FARC de vouloir fabriquer des armes "sales" au moyen de matériaux radioactifs, faisant ainsi "planer une menace sur toute l'Amérique latine". Le président des Etats-Unis l'a appelé ce matin pour lui apporter son soutien.

Matteu Maestracci

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