Karl Rove, de stratège à oracle ?
La "carte de Karl Rove" a fait l'effet d'une traînée de poudre dans un certain nombre de médias, et foyers, occidentaux depuis sa publication, hier soir, sur le site officiel de ce dernier.
Avant de devenir analyste politique, et consultant des médias, rappelons que ce dernier a été, entre 1993 et 2007, le principal stratège politique de George W. Bush et l'artisan de ses succès électoraux.
Devenant après l'élection de celui-ci, de 2001 à 2006, le secrétaire général adjoint de la Maison Blanche.
Il fut contraint à la démission en 2006 suite à "l'affaire Plame", et des fuites visant à révéler l'appartenance à la CIA de l'épouse d'un ancien ambassadeur démocrate.
Que dit "sa" carte ?
_ S'appuyant sur une compilation des sondages les plus récents, Etat par Etat, Karl Rove a dessiné ce qu'il pense être le futur collège électoral.
Selon lui, Obama remporterait 338 grands électeurs contre 200 à John McCain, ce qui représenterait le plus grand écart depuis Clinton face à Dole en 1996.
En plus des sondages récents, Rove a pris l'initiative de donner les fameux "swing states" au candidat arrivé dernièrement en tête.
Soit la disputée Floride à Barack Obama, et d'autres (Indiana, Missouri, North Dakota and North Carolina) à son rival républicain.
Les médias américains ont pris leur distance avec cette "information", la traitant presque uniquement à travers leurs blogs.
Au-delà de la valeur évidemment très "limitée" d'une projection de ce genre, on peut s'interroger sur les motivations de Karl Rove, qui a aussi sévèrement critiqué ces derniers jours la campagne de John McCain, dont il serait pourtant proche politiquement.
Coup de pub, volonté de créer un "buzz", symbole de la résignation républicaine face à une défaite annoncée, ou stratégie de dernière minute pour motiver les électeurs de McCain ?
_ Une partie de la réponse sera connue dans quelques heures...
Matteu Maestracci
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