Ingrid Betancourt : Bernard Kouchner revient bredouille
Est-ce pour se donner de l'espoir ? Bernard Kouchner a terminé sa tournée sud-américaine par l'étape la moins escarpée. Le président vénézuélien Hugo Chavez a appliqué un peu de baume sur la mission du ministre français des Affaires étrangères. “Le ministre français a reconnu les efforts du président Hugo Chavez dans la libération de plusieurs otages des Farc et lui a demandé de reprendre son travail de médiateur”, a indiqué un porte-parole du gouvernement vénézuélien. La rencontre s'est “très bien” passée, a confirmé Bernard Kouchner, lors d'une courte conférence de presse.
Mais si la France et le Vénézuela sont sur la même longueur d'onde sur le dossier des otages, il n'en va pas de même pour la Colombie. Le président Alvaro Uribe ne s'est pas laissé convaincre par Bernard Kouchner. Il a répéter son refus de voir à nouveau Hugo Chavez se mêler de la libération des otages. “Nous ne voulons pas créer de nouvelles menaces pour les relations internationales”, a-t-il expliqué, allusion à la crise entre la Colombie d'une part et l'Equateur et le Vénézuela d'autre part, après le raid de l'armée colombienne début mars, en territoire équatorien. Cette attaque a abouti à la mort du numéro deux des Farc, Raul Reyes. Les trois pays ont alors un temps massé des troupes aux frontières, avant de faire redescendre la tension. Mais malgré la réconciliation de façade, elle reste vive.
Le problème, c'est qu'Hugo Chavez est le mieux placé pour négocier avec les Farc. Sa médiation a débouché sur la libération de six otages, dont la collaboratrice d'Ingrid Betancourt, Clara Rojas. Bernard Kouchner l'a rappelé au président Uribe, en vain. Pour Paris, cette option reste malgré tout la meilleure : “J'espère, je crois, je veux croire, que ces trois jours ont été utiles et seront utiles pour qu'un dénouement intervienne dans cette triste et douloureuse affaire”, a commenté Bernard Kouchner. Au préalable, il faut que la Colombie, le Vénézuéla et l'Equateur enterrent définitivement leurs discordes. Mais jusqu'ici, depuis l'envoi d'un avion médical jusqu'à cette mission, la voix de la France est resté inaudible.
Grégoire Lecalot, avec agences
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