G20 : 500 arrestations pour un bilan politique maigre
Les 500 personnes arrêtées par la police canadienne dans les rues de Toronto constituent la réalisation la plus concrète de ce G20. Les nouveaux joujous des forces de l'ordre : canons à eau et canons à son, ses principales innovations.
Des incidents ont en effet éclaté. Quatre voitures de polices ont été incendiées, des vitrines brisées. Et malgré un dispositif impressionnant, la police s'est laissée déborder, notamment par les “Black blocks”, ces militants anarchistes habillés de noir. Les forces de l'ordre ont dû faire usage de gaz lacrymogènes pour ramener le calme, et interpeller 500 personnes. Des évènements très rares au Canada, et en particulier dans la très calme Toronto. Ce dispositif de sécurité pèse lourd dans le coût du G20, qui fait dresser les cheveux sur les têtes des Canadiens.
PAS D'ACCORD POLITIQUE
Ces incidents ne seront pas compensés par le bilan politique du G20. Les chefs d'Etat des pays riches et des pays émergents ont eu beau admettre que le risque d'un retour de la récession était réel, leurs désaccords étaient trop profonds et leurs intérêts trop divergents pour qu'ils serrent les rangs.
La question était : doit-on consolider la maigre croissance en aidant l'économie, ou faut-il réduire d'urgence les déficits pour l'assainir, au risque de tuer la reprise dans l'œuf ? Le sommet n'a pas tranché, laissant à chacun le soin de mener la politique qu'il souhaite. Chaque pays pourra réduire ses déficits à son rythme. Les participants ont accouché d'une déclaration incantatoire, appelant à une réduction des déficits publics “favorable à la croissance”.
La seconde idée forte du G20 était une taxe sur les banques, qui consistait à les faire payer pour les risques qu'elles prennent et par conséquent qu'elles font prendre à l'ensemble de l'économie. Là encore, aucun accord ne s'est dégagé. L'Allemagne, la France et le Royaume-Uni veulent en mettre une en place de leur côté dès l'an prochain. Les Etats-Unis, après avoir été parmi les promoteurs de l'idée, ont choisi de ne pas choisir, en évitant de prendre des décisions. D'autres pays, comme l'Australie, l'Inde ou la Chine y sont opposés, estimant que leurs banques n'ont pas à être pénalisées pour une crise qu'elles n'ont pas alimentée.
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