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Etats-Unis: les cowboys délogés du parc national de l’Oregon
Depuis le 2 janvier 2016, des cowboys occupaient les bureaux d’un parc national de l’Oregon. L’affaire s’est achevée mardi 26 janvier, avec l’intervention de la police. Un homme a été abattu, huit autres arrêtés, dont les deux frères Bundy, qui étaient à la tête du mouvement. Retour sur la problématique de l’usage des terres fédérales qui a provoqué le mouvement
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Temps de lecture : 4min
Article publié initialement le 6 janvier 2016
Le petit village de Burns en Oregon a vécu un fait divers étonnant lorsqu’un groupe d’hommes a occupé les locaux administratifs du parc national de Malheur, à 50 km de la ville. Ils protestaient contre l’incarcération de deux ranchers, accusés d’avoir incendié des terres fédérales qu’ils exploitent. En filigrane, c’est toute la question de l’exploitation des terres fédérales qui est posée.
Un photographe de l’AFP a vu un homme en arme monter la garde dans un mirador. USA Today parle également d’hommes armés. Mais la dizaine de manifestants en chapeau de cowboy ou en treillis, qui occupent depuis le 2 janvier 2016 les locaux, sont pacifiques. S’ils ne sont pas du coin, ils viennent pourtant défendre deux éleveurs locaux, Dwight Hammond (73 ans) et son fils Steven (46 ans). Les deux hommes bénéficient de droits de pâture sur des terres fédérales qu’ils sont accusés d’avoir incendiées.
Ils ont été condamnés en 2012 pour des incendies provoqués en 2001 et 2006. Un juge considérant la première condamnation trop légère les a renvoyés derrière les barreaux. Les deux hommes se sont rendus spontanément en prison. Mais les manifestants de Burns considèrent qu’il y a de l’acharnement de la part de la justice.
C’est un rancher du Nevada, Ammon Bundy, qui conduit le mouvement. Il annonce à qui veut l’entendre qu’il ne quittera pas les lieux tant que Hammond et son fils ne seront pas sortis de prison.
La situation est tout de même suffisamment tendue et les écoles de Burns ont été fermées pour la semaine. Le shérif local David Ward a appelé à la fin de l’occupation des locaux, mais pour l’heure rien n’y fait.
Ces manifestants dénoncent aussi et peut-être surtout la réglementation tatillonne qui régit les terres fédérales. Ils accusent le pouvoir central d’accaparer des territoires et de pousser les éleveurs à quitter ces zones, que ce soit en Oregon ou ailleurs.
Droit d'usage
Car aux Etats-Unis, le gouvernement possède le tiers des terres et ce pourcentage s’accroît plus on avance vers l’Ouest des pionniers : 85% dans le Nevada, 65% en Utah et plus de la moitié dans l’Oregon. Et les conflits apparaissent de plus en plus entre le pouvoir fédéral et les cowboys.
Car ces derniers confondent droit d’usage et propriété, et ne veulent rien payer en échange de l’accès de leur troupeau dans les pâtures. «Ces gens considèrent ces terres comme les leurs, même si elles ne leur ont jamais appartenues. On leur a accordé à peine un droit d'usage et non un droit de propriété. Ils prennent les gestionnaires fédéraux pour des espèces de suzerains qui ne travaillent pas la terre», explique à l’AFP Gerald Torres, professeur de droit à l’université Cornell.
Enfin, les parc nationaux s’orientent de plus en plus vers une politique de conservation et non plus d’exploitation de ces espaces comme du temps des pionniers. Ainsi le parc de Malheur, 76.000 hectares, a été créé en 1908. La protection des espèces en danger ou la gestion de l’eau des rivières, des problématiques de plus en plus importantes de nos jours, viennent contrarier des ranchers plus préoccupés par leur chiffre d’affaires que par l'écologie.
Le petit village de Burns en Oregon a vécu un fait divers étonnant lorsqu’un groupe d’hommes a occupé les locaux administratifs du parc national de Malheur, à 50 km de la ville. Ils protestaient contre l’incarcération de deux ranchers, accusés d’avoir incendié des terres fédérales qu’ils exploitent. En filigrane, c’est toute la question de l’exploitation des terres fédérales qui est posée.
Un photographe de l’AFP a vu un homme en arme monter la garde dans un mirador. USA Today parle également d’hommes armés. Mais la dizaine de manifestants en chapeau de cowboy ou en treillis, qui occupent depuis le 2 janvier 2016 les locaux, sont pacifiques. S’ils ne sont pas du coin, ils viennent pourtant défendre deux éleveurs locaux, Dwight Hammond (73 ans) et son fils Steven (46 ans). Les deux hommes bénéficient de droits de pâture sur des terres fédérales qu’ils sont accusés d’avoir incendiées.
Ils ont été condamnés en 2012 pour des incendies provoqués en 2001 et 2006. Un juge considérant la première condamnation trop légère les a renvoyés derrière les barreaux. Les deux hommes se sont rendus spontanément en prison. Mais les manifestants de Burns considèrent qu’il y a de l’acharnement de la part de la justice.
C’est un rancher du Nevada, Ammon Bundy, qui conduit le mouvement. Il annonce à qui veut l’entendre qu’il ne quittera pas les lieux tant que Hammond et son fils ne seront pas sortis de prison.
La situation est tout de même suffisamment tendue et les écoles de Burns ont été fermées pour la semaine. Le shérif local David Ward a appelé à la fin de l’occupation des locaux, mais pour l’heure rien n’y fait.
Ces manifestants dénoncent aussi et peut-être surtout la réglementation tatillonne qui régit les terres fédérales. Ils accusent le pouvoir central d’accaparer des territoires et de pousser les éleveurs à quitter ces zones, que ce soit en Oregon ou ailleurs.
Droit d'usage
Car aux Etats-Unis, le gouvernement possède le tiers des terres et ce pourcentage s’accroît plus on avance vers l’Ouest des pionniers : 85% dans le Nevada, 65% en Utah et plus de la moitié dans l’Oregon. Et les conflits apparaissent de plus en plus entre le pouvoir fédéral et les cowboys.
Car ces derniers confondent droit d’usage et propriété, et ne veulent rien payer en échange de l’accès de leur troupeau dans les pâtures. «Ces gens considèrent ces terres comme les leurs, même si elles ne leur ont jamais appartenues. On leur a accordé à peine un droit d'usage et non un droit de propriété. Ils prennent les gestionnaires fédéraux pour des espèces de suzerains qui ne travaillent pas la terre», explique à l’AFP Gerald Torres, professeur de droit à l’université Cornell.
Enfin, les parc nationaux s’orientent de plus en plus vers une politique de conservation et non plus d’exploitation de ces espaces comme du temps des pionniers. Ainsi le parc de Malheur, 76.000 hectares, a été créé en 1908. La protection des espèces en danger ou la gestion de l’eau des rivières, des problématiques de plus en plus importantes de nos jours, viennent contrarier des ranchers plus préoccupés par leur chiffre d’affaires que par l'écologie.
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