Cet article date de plus de sept ans.
Etats-Unis: des détenus dressent des mustangs pour la patrouille des frontières
Publié le 16/01/2017 16:22
Mis à jour le 17/01/2017 10:35
Florence, en Arizona, aux Etats-Unis: 20 prisonniers dressent des chevaux sauvages qui seront utilisés pour la surveillance des frontières. Cette activité leur permet de se réinsérer. Elle est aussi l’une des solutions que le gouvernement a trouvées pour endiguer la population croissante des chevaux sauvages dans l’ouest du pays.
15 photos de Mike Blake prises en Arizona, Californie et Utah illustrent ce propos.
dans l’une des deux prisons de Florence (à 225 km de la frontière mexicaine), le plus prisé est celui qui permet de participer au WHIP (Wild Horse Inmate Program). Ce programme a été mis en place en 2012 pour apprendre aux prisonniers à débourrer les mustangs (amener des chevaux sauvages à accepter une selle puis un cavalier), bref à recevoir leur premier dressage. (Mike Blake / Reuters)
les hommes forment leurs chevaux (Billy, Rocky, Patches…) à supporter le port des brides et des selles, à répondre aux ordres pour se mettre au trot ou au galop et à s’habituer aux terrains accidentés qui bordent la frontière avec le Mexique, longue de plusieurs milliers de kilomètres. (Mike Blake / Reuters)
ces chevaux sont vendus 500 à 800 dollars à l’US Border Patrol (CBP), le service des douanes et de la protection des frontières aux Etats-Unis, principal acheteur de chevaux dressés par des détenus. Un prix très attrayant pour obtenir un cheval de selle, un cheval propre à être monté par un cavalier. (Mike Blake / Reuters)
des 400 chevaux que compte l'actuelle écurie de la CBP proviennent de ces programmes de formation WHIP mis en place dans différents Etats. (Mike Blake / Reuters)
il est plus aisé pour les gardes-frontières de circuler à cheval qu’en voiture, mais surtout plus facile de détecter les passages illégaux empruntés par les migrants et les trafiquants de drogue. Une ironie du sort que n’hésitent pas relever certains dresseurs, qui sont des Mexicains eux-mêmes appréhendés à la frontière et détenus pour des infractions liées à la drogue. (Mike Blake / Reuters)
la liste d’attente des détenus qui veulent participer au programme WHIP est longue. De plus, aucune incartade au règlement carcéral n’est tolérée sous peine de voir son nom immédiatement relégué en bas de liste ou définitivement rayé. (Mike Blake / Reuters)
Si le dressage est l’une des activités carcérales la mieux payée, elle permet aussi aux prisonniers de sortir des murs, d’acquérir de nouvelles compétences et de se remettre en question. (Mike Blake / Reuters)
ajuster la bride et les mors, apprivoiser l’animal et ne pas le blesser permet à ces détenus, tous marqués par un passé violent, d’apprendre la patience et la douceur. (Mike Blake / Reuters)
ancien officier de la brigade des stupéfiants, auto-proclamé «cow-boy prédicateur», qui supervise la formation des hommes, confirme voir de véritables transformations chez les détenus grâce à ce programme. (Mike Blake / Reuters)
qui a déjà effectué cinq des sept années de sa peine pour violence conjugale et agression, cette activité lui a permis d’acquérir patience, persévérance et bonté… Des qualités qu’il ne pensait pas posséder. Il espère ainsi pouvoir les mettre en pratique à sa sortie dans sa vie familiale et ainsi ne plus s’énerver sur ses enfants. (Mike Blake / Reuters)
et aujourd’hui libérés, aucun n’a récidivé. Une constatation rassurante quand on sait qu’habituellement, 68% d’entre eux se retrouvent à nouveau derrière les barreaux dans les trois années suivant leur remise en liberté. (Mike Blake / Reuters)
55.000 mustangs parcourent l'Ouest américain, le double de ce que les terres publiques peuvent prendre en charge, selon Jason Lutterman, le porte-parole du Bureau of Land Management. Le BLM, régi par une loi de 1971, est un organisme chargé de la gestion du domaine public (des terrains pas encore privatisés se trouvant essentiellement dans cette région). Il doit aussi déterminer le nombre de chevaux à maintenir sur le territoire. (Mike Blake / Reuters)
Si chaque année, les chevaux capturés sont proposés à l'adoption, leur nombre est nettement supérieur au nombre potentiel d'adoptants. Le BLM ne place que 2.000 bêtes par an contre 6.000 il y a quinze ans. Ceci relance le débat sur l'euthanasie de ces animaux. (Mike Blake / Reuters)
un rapport d'experts avait recommandé d'euthanasier 45.000 chevaux (et ânes sauvages). Une recommandation qui répond aux attentes des grands propriétaires de bétail. Lesquels veulent pouvoir récupérer les terres allouées aux chevaux pour y mettre leurs bêtes, de la viande commercialisable. (Mike Blake / Reuters)
les mustangs sont considérés comme un trésor national et les associations de protection animale ont manifesté leur désaccord via de nombreuses pétitions, obligeant le BLM à renoncer à son action. (Mike Blake / Reuters)
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