Etats-Unis : ce que l'on sait de la fusillade qui a fait 26 morts dans une église au Texas
Un homme a ouvert le feu dans une église de Sutherland Springs, à une cinquantaine de kilomètres de San Antonio, au Texas. Franceinfo fait le point sur ce que l'on sait de cette fusillade meurtrière, dont le bilan pourrait encore évoluer.
Après les tueries de Las Vegas en octobre et d'Orlando en juin 2016, c'est l'une des fusillades les plus meurtrières de ces dernières années aux Etats-Unis. Un homme a ouvert le feu dans une église de Sutherland Springs, au Texas, dimanche 5 novembre, tuant 26 personnes, selon le gouverneur de l'Etat, Greg Abbott. L'auteur de la fusillade est mort, d'après les autorités locales. Franceinfo résume ce que l'on sait de cette attaque qui s'est déroulée en plein service religieux, dimanche en fin de matinée.
Que s'est-il passé ?
Dimanche vers 11h20 (heure locale), un "jeune homme blanc âgé d'une vingtaine d'années", "tout de noir vêtu", armé d'un fusil d'assaut et portant un gilet pare-balles, a ouvert le feu sur la First Baptist Church de Sutherland Springs, un hameau rural du Texas de 400 habitants, ont rapporté les autorités locales.
Il a ensuite poursuivi son carnage à l'intérieur de l'église, lors du service religieux auquel assistaient une cinquantaine de personnes, avant d'être pris à partie par un habitant qui a saisi son fusil. L'assaillant a réussi à prendre la fuite, mais a été poursuivi par l'habitant l'ayant fait fuir et un autre voisin. Selon le shérif du comté de Wilson, Joe Tackitt, des coups de feu ont été échangés entre le tireur et ces deux hommes pendant une course-poursuite en voiture. "Puis le tireur a eu un accident", a précisé Joe Tackitt, ajoutant que l'homme était mort dans sa voiture après s'être tiré dessus.
Selon plusieurs médias américains, il s'agit de Devin Patrick Kelley, un ancien militaire de 26 ans, renvoyé de l'armée de l'air en 2014 après un passage en cour martiale pour avoir agressé son épouse de l'époque et leur enfant. L'auteur présumé de l'attaque vivait avec sa nouvelle femme et son fils de 2 ans en périphérie de San Antonio, une des grandes villes du Texas, à une cinquantaine de kilomètres de Sutherland Springs.
Des journalistes de la chaîne locale Kens 5* sont arrivés sur les lieux de la fusillade dimanche vers midi. Ils ont fait état de corps recouverts et d'une présence policière très importante près de l'église. "Tout le monde est inquiet", a raconté Joseph Silva, un habitant des environs, au New York Times*. "Il y a plusieurs personnes en larmes. Elles cherchent à savoir ce qui est arrivé à leurs proches", a-t-il témoigné auprès du quotidien américain.
Quel est le bilan ?
"A ce stade, 26 vies ont été fauchées. Nous ne savons pas si ce bilan va s'aggraver ou pas", a déclaré devant la presse le gouverneur du Texas, Greg Abbott, évoquant "la pire fusillade de masse dans l'histoire" de son Etat. Une vingtaine de personnes ont également été blessées. Une porte-parole d'un hôpital a déclaré à l'AFP que l'établissement avait reçu "huit patients blessés par balles", dont trois ont ensuite dû être "transférés à l'hôpital universitaire de San Antonio".
Vingt-trois personnes ont été tuées à l'intérieur de l'église, rapporte la chaîne KSAT*. Deux personnes ont été tuées à l'extérieur, et une personne est morte des suites de ses blessures à l'hôpital. Les victimes sont âgées de 5 à 72 ans. Selon CNN*, huit membres d'une même famille ont été tués. Il s'agit notamment d'une femme enceinte de cinq mois et de trois de ses enfants, précise KSAT. Le beau-frère de cette femme, ainsi que son enfant, sont également morts dans l'attaque. Annabelle Pomeroy, la fille du pasteur de l'église baptiste, âgée de 14 ans, a elle aussi été tuée.
Où en est l'enquête ?
L'enquête avance sur les motivations de l'auteur de la fusillade. Les autorités affirment qu'aucun lien n'est pour l'instant établi entre le suspect et des organisations terroristes, rapporte CBS News*. Le shérif du comté de Wilson, cité par la chaîne Fox 8*, a cependant précisé que des membres de la belle-famille de Devin Patrick Kelley fréquentaient régulièrement l'église baptiste de Sutherland Springs. Lundi, un responsable des forces de l'ordre texanes, Freeman Martin, a confirmé que le mobile du crime semblait lié à un différend familial. Avant la fusillade, le tireur avait envoyé "un texto menaçant" envers sa belle-mère, a-t-il annoncé.
Au cours des derniers mois, le suspect serait également entré en contact sur Facebook avec des habitants de la ville et de ses environs, rapporte le Los Angeles Times*.
Selon CNN*, Devin Patrick Kelley avait acheté son arme dans un magasin de San Antonio en avril 2016. Le tireur présumé a tenté d'obtenir un permis de port d'armes au Texas, mais l'Etat le lui a refusé, a déclaré Greg Abbott, cité par CNN. "Selon les informations dont nous disposons, il n'était pas censé avoir accès à une arme", a affirmé le gouverneur du Texas à la chaîne américaine.
Quelles sont les réactions ?
Le président Donald Trump, en tournée en Asie, a dénoncé une fusillade "terrifiante" et un "acte diabolique". Favorable au port d'armes à feu, Donald Trump ne s'est pas risqué à évoquer ce débat lundi, se bornant à promettre le "soutien entier" de son administration "au grand Etat du Texas et à toutes les autorités locales enquêtant sur ce crime horrible".
"Nous avons le cœur brisé. Nous nous rassemblons, nous unissons nos forces. (...) A travers les larmes et notre chagrin nous restons forts, a-t-il déclaré à Tokyo. Les mots nous manquent pour exprimer la peine et la douleur que nous ressentons tous."
Plus tôt dans la journée, il avait tweeté : "Que Dieu soit avec les habitants de Sutherland Springs, au Texas."
May God be w/ the people of Sutherland Springs, Texas. The FBI & law enforcement are on the scene. I am monitoring the situation from Japan.
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) November 5, 2017
Le gouverneur du Texas a déclaré sur le réseau social que "nos prières sont avec tous ceux qui ont été blessés par cet acte malfaisant". Ted Cruz, sénateur de l'Etat, a également adressé ses "prières" aux victimes, tout en remerciant les "courageux premiers secours".
Dénonçant un "acte de haine", l'ex-président Barack Obama a déclaré : "Que Dieu nous accorde aussi à tous la sagesse de nous demander quelles mesures concrètes nous pouvons prendre pour réduire la violence et les armes parmi nous."
May God also grant all of us the wisdom to ask what concrete steps we can take to reduce the violence and weaponry in our midst.
— Barack Obama (@BarackObama) November 6, 2017
* Lien en anglais
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