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Etats-Unis : Bristol-Myers renvoyé devant la justice pour une expérimentation sur la syphilis au Guatemala

La justice américaine a décidé que le géant pharmaceutique ainsi que l'université Johns Hopkins et la Fondation Rockefeller devront être jugés pour leur rôle dans cette expérimentation menée dans les années 1940. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Le site du géant pharmaceutique Bristol-Myers-Squibb à Agen, dans le Lot-et-Garonne, le 4 janvier 2019.  (GEORGES GOBET / AFP)

Il y aura bien un procès. La justice américaine a décidé que le géant pharmaceutique Bristol-Myers Squibb, l'université Johns Hopkins et la Fondation Rockefeller devront être jugés pour leur rôle dans une expérimentation menée dans les années 1940 sur des centaines de Guatémaltèques délibérément infectés avec la syphilis.

Le juge Theodore Chuang a rejeté la demande de la défense de ne pas autoriser le procès.

Des soldats, des handicapés mentaux, des prostitués et des détenus 

L'expérimentation réalisée dans les années 1940 et 1950 a été révélée par le médecin Susan Reverby, professeur à Wellesley College aux Etats-Unis. Elle a pris connaissance des faits en étudiant des notes de John Charles Cutler, un expert en maladies sexuelles décédé en 2003, et qui a dirigé l'expérimentation incriminée.

L'expérimentation incriminée avait pour but de vérifier si la pénicilline pouvait prévenir les maladies sexuellement transmissibles. Les victimes assurent qu'elles n'avaient pas donné leur consentement pour subir ces expérimentations.

John Charles Cutler et ses collègues chercheurs ont fait participer à cette expérimentation, des soldats, des handicapés mentaux, des prostitués et des détenus de droit commun.

774 victimes demandent un milliard de dollars de dédommagements

Ainsi, 774 victimes, voire des membres de familles de victimes, réclament au total un milliard de dollars de dédommagements, a indiqué un juge fédéral américain.

L'ancien président américain Barack Obama avait présenté ses excuses en 2010, tandis que sa secrétaire d'Etat à l'époque, Hillary Clinton, avait qualifié cette affaire d'"ouvertement dépourvue d'éthique".

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