Qui est le ravisseur présumé des disparues de Cleveland ?
Âgé de 52 ans, Ariel Castro est un père divorcé et sans emploi, qui participait aux barbecues du voisinage et s'était rendu à une veillée consacrée à une de ses captives.
"Il devait avoir une personnalité cachée car, pour faire cela, il faut deux personnalités." Au lendemain de la libération de trois femmes détenues pendant dix ans dans une maison de Cleveland (Ohio, Etats-Unis), l'oncle d'Ariel Castro a fait part, mercredi 8 mai, de sa surprise et de son incompréhension après l'interpellation de son neveu et des deux frères de ce dernier. Les voisins du ravisseur présumé sont eux aussi sous le choc, tandis que les enquêteurs cherchent à pénétrer ses secrets. Francetv info dresse son portrait.
Il avait perdu son emploi
Ariel Castro est un ancien chauffeur de car scolaire, dont les évaluations de performance furent longtemps "excellentes". "Je tiens à dire que je connais M. Castro et qu'il est un excellent chauffeur de bus", écrivait en 2004 le principal d'une école, soit deux ans après la première disparition. "Je l'ai vu tenter d'aider les élèves, les familles et moi-même afin de régler les problèmes de certaines élèves", ajoutait-il.
Averti à quatre reprises pour des comportements déplacés mentionnés par les services scolaires, notamment pour avoir insulté un enfant, Ariel Castro a finalement été licencié, le 6 novembre dernier. Selon une enquête, il aurait, le 27 janvier 2004, gardé un écolier enfermé dans son bus, pendant qu'il allait déjeuner dans un fast-food. Une suspension temporaire avait alors été prononcée.
Il battait sa femme et ses enfants avant son divorce
Âgé de 52 ans, Ariel Castro vivait "seul" depuis son divorce, des années auparavant. Arrêté en 1993 pour violences domestiques, ce père de famille avait été remis en liberté contre une caution de 10 000 dollars (7 600 euros), avant que le jury n'abandonne les poursuites. En 1996, sa femme et ses quatre enfants avaient quitté son domicile.
Interrogé mardi par le Daily Mail (en anglais), son fils Anthony, âgé de 31 ans, révèle que son père le battait aussi et avait failli tuer sa mère, décédée l'an dernier. Son père avait cadenassé les accès au sous-sol, au grenier et au garage, ajoute-t-il, précisant qu'il n'avait "pas le droit d'y aller". "Il mérite de finir ses jours derrière les barreaux", s'exclame-t-il, encore sous le choc.
Il a participé à une veillée dédiée à l'une de ses captives
Pendant des années, les voisins d'Ariel Castro l'ont considéré comme un homme amical, un musicien qui jouait de la basse dans des orchestres latinos. Il aimait les motos, parlait volontiers de voitures et participait aux barbecues organisés dans sa rue, Seymour Avenue, voire dans son jardin.
Le ravisseur présumé était propriétaire de sa résidence, une maison ordinaire de deux étages dans un quartier délabré de Cleveland, avec un taux de criminalité important et où de nombreuses maisons sont souvent laissées à l'abandon. Construite en 1890, elle était évaluée à un peu plus de 13 000 dollars et les fenêtres avaient été calfeutrées.
Homme d'une grande discrétion, Ariel Castro n'avait pas hésité, le mois dernier, à participer à une veillée organisée par les parents de Gina DeJesus, l'une de ses captives, à l'occasion du neuvième anniversaire de sa disparition. "Il est venu à la veillée et s'est comporté comme si de rien n'était", se souvient Anthony Quiros, 24 ans, qui a grandi dans la maison voisine. Ami du père, Ariel Castro avait aussi participé aux recherches et joué de la musique lors d'une collecte de fonds, selon un proche cité par le Detroit Free Press.
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