Disparues de Cleveland : le temps des retrouvailles
Ballons, sourires et larmes à Cleveland où deux des trois jeunes femmes séquestrées durant une dizaine d'années sont rentrées chez elles.
Pancartes, ballons, larmes et embrassades : deux des trois jeunes femmes séquestrées durant une dizaine d'années à Cleveland (Ohio, Etats-Unis) sont rentrées chez elles, mercredi 8 mai, sous les applaudissements et les cris de joie de nombreux voisins. Deux jours après avoir été libérées par un voisin, Amanda Berry et Gina DeJesus ont retrouvé leurs proches, tandis que la troisième, Michelle Knight, restait pour l'heure hospitalisée.
Amanda Berry, 27 ans, est arrivée en fin de matinée en voiture à l'arrière de la maison de sa sœur avec sa fille Jocelyn, 6 ans et née en captivité. De nombreux ballons flottaient et des banderoles "Welcome home" étaient déployées. Dans la plus grande confusion et sous les applaudissements, sa petite sœur Beth Serrano s'est adressée aux très nombreux journalistes présents, alors que les chaînes d'information retransmettaient l'événement en direct.
Beth Serrano a remercié les médias et les voisins pour leur soutien, tout en demandant qu'on respecte la vie privée de sa famille pour qu'Amanda prenne le temps de se remettre, avant de fondre en larmes. "C'est un jour joyeux et triste aussi pour Amanda car sa maman n'est plus là", a confié une cousine d'Amanda. La mère d'Amanda, Louwana Miller, est morte en mars 2006, "de chagrin" selon ses proches.
"N'allez pas vous venger"
Deux membres de la famille d'une des autres jeunes femmes séquestrées, Gina DeJesus, étaient venues assister à cet émouvant retour, en attendant que Gina regagne à son tour son domicile. "Gina est très calme, elle ne parle pas beaucoup et nous ne sommes pas encore allées la voir, on veut la laisser respirer après tout ce qu'elle a enduré", a déclaré Rosa Garcia, 50 ans, une cousine de Gina DeJesus. "Nous sommes heureuses parce que même si on gardait espoir, une part de nous pensait qu'on la retrouverait morte." "On ne veut pas être trop envahissants", ajoutait sa fille Miriam. "C'est un miracle que ça se termine comme ça."
En début d'après-midi, Gina DeJesus, très attendue, est rentrée à son tour chez ses parents. Là aussi de nombreux ballons et des banderoles avaient été attachés sur la barrière du jardin. Le visage dissimulé sous un pull à capuche, Gina DeJesus était soutenue par une autre femme lorsqu'elle est sortie de la voiture qui la ramenait. La jeune femme, qui n'avait que 14 ans lorsqu'elle a été enlevée, a simplement levé le pouce en direction de la foule avant de disparaître dans sa maison.
Plusieurs personnes ont pris la parole quelques minutes plus tard devant la demeure familiale. "Je me pince toujours pour y croire", a dit Nancy Ruiz, la mère de Gina, très émue. "Je ne peux pas décrire la joie que c'est de la voir, de savoir qu'elle est là. C'est mon plus beau cadeau de fête des mères [dimanche aux Etats-Unis]". "Maintenant on vous demande d'être patient, de nous donner du temps et de respecter notre vie privée pour que nous puissions guérir. (...) On vous demande aussi de ne pas aller vous venger contre la famille ou les suspects de ce crime. Laissons la police faire son travail", a-t-elle ajouté.
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