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Cuba: Castro a tout à gagner du réchauffement avec les Etats-Unis

«Todos somos americanos». La déclaration simultanée des présidents cubain et américain met spectaculairement fin à 53 ans de fâcherie. Depuis quelques années, Cuba donnait des signes d’assouplissement dans sa doctrine. Ce réchauffement va accélérer le processus. A relire, trois articles sur l'évolution de l'île avec ce coup de théatre.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Raul Castro et Barack Obama ont annoncé simultanément le 17 décembre 2014 le rapprochement des deux pays. (AFP)

Depuis 1961, les relations diplomatiques étaient rompues entre les deux pays. Surtout, les Etats-Unis exerçaient un embargo très strict depuis 1962. Le blocus fait l’objet d’une loi qu’il faudra donc détricoter. Barack Obama a reconnu que ce sera long. C’est pourtant le point le plus important de  l’accord.

Avant la chute du bloc soviétique, Cuba était soutenu à bout de bras par Moscou. Depuis 1991, sans l’aide du grand frère, la situation s’est tendue. Lentement Cuba a du abandonner l’orthodoxie castriste et s’ouvrir au capitalisme.

En juillet 2013, nous faisions le point sur l’état de l’économie cubaine dans cet article :
 
LES PREMIERS PAS D’UN DECOLLAGE ECONOMIQUE
 

Un Cubain rassemble des sacs de cannettes écrasées pour faire un nouveau matériau, à La Havane, le 28 juin 2013. (AFP/PHOTO/STR)

Une série de mesures a déjà été annoncée pour favoriser les échanges économiques entre les deux pays. Ainsi pour la première fois depuis des décennies, les Américains pourront désormais utiliser leurs cartes de crédit à Cuba  et les institutions américaines pourront ouvrir des comptes dans les institutions financières cubaines. Dans le même temps, le plafond pour l'envoi d'argent depuis les Etats-Unis vers Cuba  passera de 500 à 2.000 dollars par trimestre. Et ces sommes pourront être consacrées à l'entreprenariat privé.

Libéralisation oblige, le régime castriste a autorisé, début 2014, la vente libre de véhicules après un-demi siècle de restrictions. Mais cela ne s’est pas fait sans couac. Notamment en raison du prix prohibitif de ces véhicules comme nous l’expliquions dans cet article.
 
TROP CHERES VOITURES A CUBA
 
Concessionnaire automobile à La Havane, le 3 janvier 2014. (AFP/ Adalberto Roque)
 
Quant à la politique, là aussi La Havane a donné quelques gages. Certes la liberté d’expression est encore proche du zéro, mais les caciques du régime cèdent lentement leur place. Certes Raul Castro a été  reconduit à la tête du pays en 2013, mais pour un ultime mandat de cinq ans.

En février 2013 nous faisions le point sur ce rajeunissement des cadres.
 
ULTIME MANDAT POUR UN RAUL CASTRO AU BILAN BIEN MAIGRE
 
Fidel et Raul Castro, lors de la séance inaugurale de la nouvelle Assemblée nationale cubaine, le 24 février 2013. (AFP/Ismael Francisco)

Le bilan assez médiocre de l’action de Raul Castro va peut-être s’améliorer. Mais c’est surtout en termes de droits de l’Homme qu’on attend le plus d’actions.

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