Crash du vol Rio-Paris : les pilotes pointés du doigt par le rapport d'enquête
Actualisé à 14h45, avec réaction des différentes parties
Une erreur de pilotage. C'est ce à quoi conclut le Bureau d'enquête et d'analyses, qui a terminé l'analyses des boîtes noires. Ce 1er juin 2009, l'équipage du vol AF447 Rio-Paris n'a pas pris conscience que l'Aibrus avait décroché. Au lieu de faire piquer l'avion, le pilote a cabré l'appareil. Qui a alors chuté brutalement.
Erreur humaine, donc. Mauvaise réaction. Pourtant, l'alarme de décrochage a sonné de façon continue pendant 54 secondes. Mais le commandant de bord n'était plus là. Et manifestement, les tâches n'ont pas été bien réparties entre les copilotes.
Le rapport indique que les copilotes n'avaient pas suivi de formation sur la procédure à suivre en cas de perte des indications de vitesse - provoquée par le givrage des sondes Pitot, qui ont été remplacées depuis.
_ Le BEA recommande donc de réexaminer la formation des équipages, avec des exercices spécifiques pour le pilotage manuel.
Preuve, s'il en était encore besoin, que personne n'a pris la mesure du danger : aucune annonce n'a été faite aux passagers.
Air France se défend
La compagnie aérienne a immédiatement réagi à la parution du rapport. Pour, d'abord, souligner le “professionnalisme” des pilotes. “Rien ne permet à ce stade de remettre en cause les compétences techniques de l'équipage”, écrit Air France dans un communiqué.
La compagnie contre-attaque, et incrimine la fiabilité de cette fameuse alarme de décrochage. “Les multiples activations et arrêts de l'alarme de décrochage en contradiction avec l'état de l'avion ont fortement contribué à la difficulté pour l'équipage d'analyser la situation.”
Enfin, Air France souligne que les recommandations émises par les enquêteurs à destination des autorités européennes dans leur rapport ont déjà été mises en œuvre ou vont être mises en œuvre dans les plus brefs délais.
Airbus respire
Pour l'instant, le constructeur de l'appareil se retrouve à l'abri de la tourmente. Airbus se permet d'ailleurs de saluer ce rapport du BEA, “nouvelle étape vers une
compréhension totale de la succession d'événements qui ont conduit à ce tragique accident”.
Airbus, continue le communiqué, “continuera à fournir un soutien total à l'enquête en cours.”
Les familles de victimes restent sur leur faim
Les familles des victimes - parties prenantes également - estiment d'ailleurs que ce rapport est “très contestable”, et vise à dédouaner la responsabilité des industriels.
Et Me Olivier Morice, leur avocat, d'expliquer : “s'il n'y avait pas eu les défaillances des sondes Pitot, les pilotes ne se seraient pas retrouvés face à une situation aussi complexe. Donc en ce qui me concerne, je considère que la part des sondes Pitot dans le crash est prépondérante.”
Le BEA doit encore rendre un rapport - définitif celui-là - durant le 1er semestre 2012, avant que la justice ne s'en mêle, et détermine les éventuelles responsabilités.
_ Air France et Airbus sont tous deux mis en examen pour homicide involontaire.
Guillaume Gaven, avec agences
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