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Brésil : un présentateur télé accusé de crimes pour doper son émission

L'affaire fait la Une des journaux brésiliens. Une enquête menée contre le crime organisé dans l´Etat d´Amazonas a démasqué un célèbre présentateur de télévision du pays, soupçonné d'avoir commandité des meurtres pour alimenter son émission à succès sur la criminalité, baptisée “Canal Livre”. Wallace Souza, qui vient de répondre de ses actes devant l'Assemblée législative de l'Etat d'Amazonas, est aussi un élu local et travailla un temps dans la police…
Article rédigé par franceinfo
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Sur une musique angoissante et avec un ton menaçant, Wallace Souza déclarait à l´écran : "Manaus ne peut devenir un territoire sans loi".

Chaque midi sur l'antenne d'une télé locale installée à Manaus, l'ancien policier tenait son public en haleine... avec de terribles faits divers et un discours sécuritaire sur lequel lui et sa famille se faisaient élire.

Mais le show de Wallace Souza a du être arrêté lorsqu'un ancien collaborateur de l'émission a accusé l'animateur de commanditer certains crimes. Les caméras arrivaient sans mal avant la police, a constaté un des commissaires de l'enquête, Thomaz Vasconcellos. "Il finissait par créer des faits, il déterminait que certains crimes soient exécutés, pour en faire un sujet de leur programme de télé. Dans son coffre, on a retrouvé en liquide près de 100.000 euros, dont le député Souza n'a pu justifier l'origine, et on a été surpris aussi par une grande quantité de munitions de calibres 9mm, à usage pourtant restreint", explique-t-il.

Assassinats, trafic de drogue et trafic d'armes… les accusations s'accumulent contre l'ancien présentateur et le confondent chaque jour plus. Quinze personnes de son entourage sont en prison, dont son fils aîné, soupçonné de trafic de drogue. Policiers et juges mènent l'enquête sous escorte, menacés de mort.

Wallace Souza s´est défendu cette semaine devant l'Assemblée des élus de Manaus, se disant non pas membre mais victime du crime organisé. "Toutes les enquêtes engagées par le ministère public et par les polices, qui forment ce qu´on désigne comme « les forces de choc »... eh bien jusqu'à aujourd'hui, ces enquêtes n'ont présenté aucune preuve matérielle, d'aucune sorte", affirme son avocat, qui réclame des preuves.

Wallace Souza bénéficie de l'immunité parlementaire, et il ne peut être mis en prison. Mais il a du arrêter son programme en début d´année, sous le coup des révélations qui le confondent. Et il pourrait peut-être rendre des comptes à la justice.

Annie Gasnier (RFI Brasilia)

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