Bras de fer autour de l'Année du Mexique : annulations à la chaîne
Un signe qui ne trompe pas. Tapez l'URL du site officiel de l'Année du Mexique et c'est une page blanche qui apparaît. Anneedumexique.com n'existe pas. Mais quid du programme ?
Les festivités, censées donner un nouvel élan aux riches relations franco-mexicaine, comme l'affirmait l'Ambassadeur de France à Mexico, Daniel Parfait, lors du lancement officiel de l'Année le 3 février, se voient annulées les unes après les autres.
"Un gâchis culturel"
L'une des expositions majeures "Les masques de Jade Maya" qui devait s'ouvrir hier jusqu'en août à la Pinacothèque de Paris a été brutalement annulée, une semaine avant seulement, sur décision des autorités mexicaines. Manifestement, celles-ci ont tergiversé, devant le degré d'avancement de l'installation de ces trésors mayas uniques, qui n'avaient jamais été montrés en France depuis leur découverte. Mais ont finalement renoncé. "Un gâchis culturel", déplore le directeur du musée, qui a programmé à la place dans l'urgence "Le voyage imaginaire d'Hugo Pratt" prévu initialement pour s'ouvrir l'été prochain.
Autre exposition annulée, celle qui devait consacrer l'artiste-peintre Diego Rivera à Bordeaux. Les 18 toiles -"majeures"- de celui qui fut l'époux de Frida Kahlo ne sont pas arrivées à temps à destination, administrativement bloquées au Mexique.
Et ce ne sont pas là les moindres événements à se voir rayés du programme. Les Rencontres photographiques d'Arles sont aujourd'hui "fragilisées", prévient leur directeur François Hébel. Sont prévues à ce jour douze expositions autour du Mexique dans l'édition 2011 des rencontres qui s'ouvre en juillet. Le pays devait d'ailleurs participer à hauteur de 400.000 euros. Craignant pour son affiche et son budget, François Hébel demande que "la France fasse machine arrière et revienne sur cette idée
de lier l'Année du Mexique au cas dramatique de Florence Cassez".
Pétitions
Il n'est pas le seul : une pétition, sous la forme d'une lettre ouverte au gouvernement français, circule depuis plusieurs jours sur internet réclamant la dissociation du sort judiciaire de la Française et de cette Année culturelle, qui a demandé pour son organisation des mois voire des années de travail. Elle a déjà recueilli plus de 800 signatures. À l'origine de cette pétition, l'organisateur du Travelling festival de Rennes, premier impacté pour les démêlés diplomatiques franco-mexicains. Le Mexique a refusé de payer le voyage des artistes, réalisateurs ou acteurs, invités de son festival. Il a donc payé les billets de sa poche : 30.000 euros pour maintenir le programme coûte que coûte.
C'est la deuxième lettre ouverte sur le sujet. Le 16 février, un groupe de chercheurs et d'universitaires avaient déjà écrit aux autorités françaises pour dénoncer "un mélange des genres inadmissibles", dans la gestion diplomatique de cette affaire.
Cécile Quéguiner
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